"Il aimait Flaubert, Stendhal, Balzac..." : foule et émotion aux obsèques de Dominique Bernard, l'enseignant tué à Arras

Les obsèques de Dominique Bernard ont réuni sa famille, ses proches et amis, des enseignants mais aussi de nombreux anonymes, ce jeudi, à Arras. Une cérémonie présidée par l'évêque d'Arras, Mgr Olivier Leborne, en présence d'Emmanuel Macron, de son épouse Brigitte et du ministre de l'Éducation Gabriel Attal.

L'entourage de l'enseignant sauvagement poignardé lors de l'attentat perpétré au lycée Gambetta, vendredi 13 octobre, lui a rendu hommage au sein de la cathédrale de la commune. Pendant que des centaines de personnes suivent la cérémonie retransmise sur la place des Héros d'Arras.

Ce qu'aimait, ou pas, Dominique Bernard 

Plusieurs membres de la famille de Dominique Bernard ont pris la parole, rappelant sa passion pour le cinéma, le théâtre, les arts ou encore la poésie, et les traits de personnalité de cet enseignant de 57 ans, marié et père de trois filles. 

"Il n'aimait pas la foule, ni les honneurs, a dit sa sœur. Les cérémonies qu'il avait en horreur. Sensible et discret, il n'aimait pas le bruit et la fureur du monde. Il aimait profondément ses filles, sa mère et sa sœur." Mais aussi ce qu'il aimait. "Il aimait Julien Gracq, Flaubert, Stendhal, Balzac, Proust, Céline et Pierre Michon. Il aimait la poésie, René Char, Baudelaire, Rimbaud, Mallarmé, Valéry".

Une collègue du professeur de français a aussi évoqué le temps passé ensemble : "ta silhouette, je la vois sur le perron du lycée Gambetta, quand nous arrivions ensemble pour aller enseigner et que nous gravissions ces quelques marches, alourdit par nos sacs, nos copies, nos livres et nos idées."

À la demande de la famille, les visages des proches de l'enseignant ne sont pas filmés lors des prises de parole et il n'y aura pas de discours officiel du président de la République qui s'est entretenu avec la famille avant la cérémonie.

L'évêque d'Arras, Mgr Leborgne, a fustigé la terrible attaque dont Dominique Bernard a été victime, demandant "quand s'arrêtera donc la violence et la folie du monde". "Nous sommes dépouillés devant l'odieux et l'inacceptable", a-t-il insisté, rendant aussi hommage au corps enseignant, qui fait "œuvre d'éducation, initie à la liberté, rend capable d'engagement".

Dans l'ensemble de son message religieux, Olivier Leborgne a tenu à faire passer des messages à la société dans son ensemble, l'école laïque et publique en toile de fond.

La famille de l'enseignement a remercié "toutes les personnes qui se sont rassemblées à travers la France" et  toutes celles qui leur ont témoigné soutien et affection.

Le cercueil de Dominique Bernard a quitté la cathédrale d'Arras peu avant midi, après un ultime instant de recueillement.