Guerre Israël-Hamas : le journaliste Roshdi Sarraj, fixeur palestinien de Radio France, tué à Gaza

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Guerre Israël-Hamas : le journaliste Roshdi Sarraj, fixeur palestinien de Radio France, tué à Gaza

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Roshdi Sarraj avait 31 ans, il était marié et père d'une petite fille.
Roshdi Sarraj avait 31 ans, il était marié et père d'une petite fille.
© Radio France - Frédéric Métézeau

Les bombardements de l'armée israélienne dans la bande de Gaza ont fait plus de 4600 morts en quinze jours, selon le ministère de la Santé du Hamas. Parmi ces victimes se trouve Roshdi Sarraj, fixeur de Radio France. Ce journaliste palestinien jouait un rôle crucial dans notre mission d'information.

Le journaliste palestinien Roshdi Sarraj est mort dimanche dans un bombardement israélien sur le quartier de Tel Al Hawa, un quartier de Gaza Ville.

Roshdi Sarraj, 31 ans, était ce qu'on appelle un "fixeur" de Radio France. Un métier essentiel qui consiste à accompagner les journalistes qui arrivent sur un terrain de reportage particulièrement compliqué, à les guider, à trouver des interlocuteurs et parfois à traduire les échanges. Ceux qui ont connu Roshdi Sarraj et travaillé avec lui saluent un journaliste hors pair.

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Un fixeur essentiel

À Gaza, Roshdi Sarraj travaillait avec les correspondants et envoyés spéciaux de Radio France depuis mai 2021. Son rôle dans notre mission d'information consistait à trouver les bons interlocuteurs pour les reportages, à traduire leurs propos de l'arabe vers l'anglais, à regarder les médias arabes ou encore à décrypter la situation. C'est grâce à son travail que la vie des Palestiniens et l'horreur de la guerre étaient racontées sur l'antenne de France Inter.

Son rôle était d'autant plus important que la situation à Gaza est très difficile à couvrir pour les journalistes, qui ne peuvent pas entrer librement dans l'enclave. "Il était celui qui nous informait en premier, celui qui risquait sa vie pour ça, au moment où personne ne peut entrer", souligne sur X (anciennement Twitter) la journaliste Alice Froussard, qui travaille pour Radio France.

Un journaliste déterminé

À l'origine photo-reporter, Roshdi Sarraj avait fondé avec son épouse et plusieurs amis  l'agence de presse Ain Media, qui emploie des rédacteurs, cameramen, photographes, monteurs, éditeurs visuels.

"Malgré les dangers encourus en temps de guerre, il avait préféré rester chez lui dans le nord de la bande de Gaza, expliquant que sa famille avait fui Jaffa en 1948 et qu'il ne voulait pas revivre une deuxième Nakba [exode forcé des Palestiniens, NDLR]", explique l'ancien correspondant de Radio France à Jérusalem Frédéric Métézeau. Il lui avait confié qu'avec sa femme et son bébé de onze mois, il préférait rester chez lui et mourir dignement dans un lieu familier plutôt que dans la poussière au bord d'une route. Sa femme et sa fille d'un an ont été blessées dans le bombardement, ce dimanche.

Roshdi Sarraj continuait à informer sur la situation à Gaza en publiant des photos des bombardements sur les réseaux. Il déplorait encore mardi dernier "un manque de couverture médiatique depuis Gaza à cause de la mort de plus de 12 journalistes, des bombardements et des pannes d'électricité et d'Internet".

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