La détention en Russie de la journaliste Alsu Kurmasheva prolongée jusqu’au 5 décembre

La journaliste russo-américaine Alsu Kurmasheva à Kazan, en Russie, le 23 octobre 2023
La journaliste russo-américaine Alsu Kurmasheva à Kazan, en Russie, le 23 octobre 2023 Tous droits réservés Artemii Shumatov/Kommersant Publishing House via AP
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Par Euronews avec AFP
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La justice russe l'accuse d'être engagée dans "la collecte intentionnelle d'informations concernant des activités militaires" pouvant être dommageables pour "la sécurité" du pays.

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Un tribunal russe a ordonné, lundi 23 octobre, le placement en détention provisoire "jusqu'au 5 décembre" de la journaliste russo-américaine Alsu Kurmasheva. Le tribunal Sovetski de Kazan, dans la région du Tatarstan, dit avoir validé la demande des enquêteurs qui ont arrêté mercredi la journaliste, l'accusant de manquements liés à son inscription au registre des "agents de l'étranger". Alsu Kurmasheva est la seconde reporter américaine détenue dans le pays, aux côtés d'Evan Gershkovich.

Jusqu’à cinq ans de prison encourus

Alsu Kurmasheva, qui a rejoint RFE/RL en 1998, travaille pour son service en langues tatare et bachkire, couvrant ces minorités ethniques de Russie peuplant en particulier le Tatarstan et le Bachkortostan, des régions de la Volga et de l’Oural.

La journaliste, qui habite à Prague avec son mari et ses enfants, avait dû se rendre en Russie pour une "urgence familiale" le 20 mai. Ses passeports américain et russe confisqués, elle s'est trouvée dans l'incapacité de quitter la Russie, avant que finalement son inculpation soit annoncée. Vendredi dernier, le tribunal Sovetski de Kazan avait affirmé que la journaliste était engagée dans "la collecte intentionnelle d'informations concernant des activités militaires" pouvant être dommageables pour "la sécurité de la Russie".

"Nous sommes profondément déçus par le résultat de l'audience d'aujourd'hui, a déclaré Jeffrey Gedmin, président par intérim du média américain RFE/RL. Nous demandons la libération immédiate d'Alsu afin qu'elle puisse retrouver sa famille". La journaliste risque jusqu'à cinq ans de prison. La Russie mène une vaste campagne de répression à l'encontre des médias indépendants, ONG, journalistes, avocats et opposants depuis le début de son assaut contre l'Ukraine.

Campagne de répression contre les journalistes et les opposants

La Russie est accusée de mener une campagne de répression accrue contre les médias indépendants, les organisations non gouvernementales (ONG), les journalistes, les avocats et les opposants depuis le début de son invasion de l’Ukraine, en février 2022.

Le statut d’"agent de l’étranger", qui rappelle le qualificatif soviétique d’"ennemi du peuple", impose aux personnes ou entités visées des contraintes administratives et un contrôle financier très lourd. Il oblige également à accompagner toute publication, y compris sur les réseaux sociaux, de ce label.

Certaines des critiques les plus respectées du président russe, Vladimir Poutine, sont qualifiées par la justice russe d’"agents de l’étranger", comme le Prix Nobel de la paix et rédacteur en chef du journal indépendant Novaïa Gazeta, Dmitri Mouratov, depuis le 1er septembre.

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