Guerre Israël-Hamas : le journal antisémite « Rivarol » salue le « courage » de Mélenchon

Même sous le feu des critiques, il existe des soutiens qu’on préfère ne pas avoir. Pour Jean-Luc Mélenchon, le journal d’extrême droite Rivarol fait certainement partie de ceux-là. Dans son éditorial du 25 octobre, l’hebdomadaire controversé et antisémite a salué de manière très élogieuse les prises de position du leader des Insoumis depuis le déclenchement des hostilités entre le Hamas et Israël.

« Jean-Luc Mélenchon […] refuse avec un certain courage, et même un courage certain, de s’aligner inconditionnellement sur l’entité sioniste et de cautionner les crimes abominables commis ces dernières semaines, de manière incessante, par le gouvernement israélien », écrit Jérôme Bourbon, le directeur de la publication, dans son éditorial. Outre cet éloge, le journaliste compare Jean-Luc Mélenchon avec Jean-Marie Le Pen, victime, selon lui, d’une « haineuse campagne politico-médiatique » pour avoir qualifié les chambres à gaz de « point de détail de l’histoire de la Seconde Guerre mondiale » en 1987.

Jérôme Bourbon, condamné une quinzaine de fois par la justice

Depuis le 7 octobre, date de l’attaque sanglante du Hamas contre Israël, Jean-Luc Mélenchon et La France insoumise se démarquent du reste de la sphère politique en refusant de qualifier le Hamas de « groupe terroriste ». Très virulent, le leader Insoumis a également dénoncé le déplacement de la présidente de l’Assemblée nationale en Israël, samedi et dimanche. Yaël-Braun Pivet avait affirmé que la France soutenait « pleinement Israël » et que « rien ne [devait] empêcher » ce pays « de se défendre ». « Voici la France. Pendant ce temps, Madame Braun-Pivet campe à Tel Aviv pour encourager le massacre. Pas au nom du peuple français ! » avait dénoncé Jean-Luc Mélenchon sur X.

Des propos qui lui valent d’être adoubé par Rivarol et son directeur de publication, Jérôme Bourbon. Un journaliste bien connu pour avoir été condamné une quinzaine de fois par la justice, pour provocation à la haine, contestation de crime contre l’humanité et injure raciste. En effet, en décembre 2021, Jérôme Bourbon avait été condamné pour contestation de crime contre l’humanité et provocation à la haine envers les Juifs. L’homme avait affirmé dans une vidéo que le maréchal Pétain s’était « toujours opposé à ce qu’il y ait la moindre persécution ou atteinte quelconque aux Juifs français ».

En mai 2022, l’hebdomadaire avait d’ailleurs vu son agrément lui être retiré par la Commission paritaire des publications et agences de presse (CPPAP), comme le révélait le site spécialisé dans la lutte contre le conspirationnisme Conspiracy Watch. Cette décision prive le média des avantages fiscaux et des tarifs postaux réduits dont bénéficient les journaux. Elle l’empêche également d’obtenir des aides à la presse du ministère de la Culture.