36 cas autochtones de dengue, cette maladie infectieuse transmise par le moustique, ont été détectés en France métropolitaine (en Provence-Alpes-Côte d’Azur, en Occitanie, en Auvergne Rhône-Alpes et en Île-de-France) entre le début de la période de surveillance, le 1er mai et le 20 octobre, a annoncé Santé Publique France ce mardi 24 octobre 2023.
Un « cas autochtone » signifie que la personne n’a pas voyagé récemment dans les régions du monde, comme les Antilles, où circule largement ce virus transmis d’une personne à l’autre par les moustiques tigres.
Les personnes souffrant de cas autochtones ont donc probablement été infectées en métropole après avoir été piquées par l’un de ces moustiques, dont la présence ne cesse de s’accroître depuis près de 20 ans en métropole dans un contexte facilité par le réchauffement climatique.
En Paca, en Occitanie, en Île-de-France…
L'agence nationale de santé publique détaille, dans un bilan, les différents foyers de cas autochtones identifiés.
En Provence-Alpes-Côte d'Azur, un foyer de quatre cas de dengue a été détecté à Gardanne dans les Bouches-du-Rhône (entre la seconde quinzaine de juillet et août), un autre cas autochtone de dengue « dont le lieu de contamination peut être à Nice dans les Alpes-Maritimes ou dans le Var au Castellet ou à La Garde », a aussi été recensé. Ainsi qu’un foyer de neuf cas à Boulbon, dans les Bouches-du-Rhône.
En Occitanie, un foyer de 11 cas a été identifié dans un périmètre limité de Perpignan dans les Pyrénées-Orientales et un foyer de huit cas à Gagnières dans le Gard.
En Auvergne-Rhône-Alpes, un foyer de deux cas a été recensé à Bourg-les-Valence dans la Drôme. Et en Île-de-France, un cas a été identifié sur la commune de Limeil-Brévannes (Val-de-Marne).
Des moustiques qui se développent majoritairement en zone urbaine
La dengue est un virus transmis par des moustiques du genre Aedes : Aedes aegypti et Aedes albopictus (ce dernier est aussi appelé moustique tigre). Ces moustiques Aedes se développent majoritairement en zone urbaine et se déplacent peu au cours de leur vie.
Les femelles pondent leurs œufs dans des gîtes où la présence d’eau stagnante est nécessaire au développement larvaire : vases, soucoupes, pneus usagés, gouttières mal vidées, déchets divers contenant de l’eau stagnante, mais aussi creux d’arbres, certaines plantes susceptibles de former une rétention d’eau (bambous, etc.).
Les gîtes de nature anthropique, c’est-à-dire créés par l’homme, sont les principaux lieux de ponte de ces moustiques, détaille Santé Publique France.
La Martinique et la Guadeloupe en phase épidémique
Au 20 octobre, ce sont 1 347 cas de dengue qui ont été détectés au total sur la période de vigilance 2023 en France métropolitaine – la grande majorité importée de territoires français d’outre-mer ou de pays étrangers.
En Outre-mer, la Martinique et la Guadeloupe sont en phase épidémique depuis mi-août, et les autorités sanitaires surveillent les profils à risque de formes graves, notamment les patients atteints de drépanocytose (une maladie génétique héréditaire touchant les globules rouges). Plusieurs foyers épidémiques ont également été détectés en Guyane.
Pas de traitement antiviral spécifique
En métropole, les cas autochtones sont habituellement observés dans des régions du Sud, au climat a priori plus favorable au moustique-tigre. Le cas évoqué il y a quelques jours par l’Agence régionale de santé d’Île-de-France est donc le premier dans une région aussi au Nord.
La dengue est une maladie virale qui se traduit par une forte fièvre avec, dans de rares cas, une évolution vers une forme plus grave provoquant notamment des saignements.
La forme sévère (très rare) est caractérisée par une augmentation de la perméabilité vasculaire pouvant conduire à un choc et des hémorragies pouvant mettre en jeu le pronostic vital.
Le traitement de la dengue est symptomatique. Il n’y a pas de traitement antiviral spécifique.
Comment s’en prémunir ?
La prévention repose donc essentiellement sur les moyens de protection contre les piqûres de moustiques : répulsifs en sprays ou crèmes, serpentins, diffuseurs électriques, vêtements longs, moustiquaires.
Une protection particulièrement nécessaire la journée, les moustiques vecteurs piquant surtout la journée, essentiellement à l’extérieur des maisons, avec une activité plus importante en début de matinée et en fin de journée.
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