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France Inter : au lendemain du vote sur le plan de stabilité, vous nous dites que, depuis la nomination de Manuel Valls, le pouvoir joue un jeu dangereux...
Charlotte Chaffanjon : Oui. Je m'explique. François Hollande est un animal à sang froid. Et il a nommé à Matignon Manuel Valls, qui n'est pas un tendre. Alors, c'est sans aucun état d'âme que ce couple exécutif a brandi face à ceux de la majorité qui étaient contre le plan d'économies plusieurs menaces, comme autant de chantages. D'abord, la dissolution. Dans le rôle du porte-flingue, Jean-Marie Le Guen, nouveau secrétaire d'État aux Relations avec le Parlement. Il dément, mais la vérité, c'est surtout qu'il n'a pas fait peur à grand monde.
Pourtant, ce serait un cataclysme...
Oui, sauf que la majorité considère que François Hollande n'osera jamais. Pire, certains disent : chiche, tant ils sont à bout. Un ancien ministre de Jean-Marc Ayrault confie l'état d'esprit du groupe : "La dissolution ne fait pas peur, même à ceux qui savent qu'ils peuvent perdre. Ils préfèrent la défaite maintenant en gardant leur honneur plutôt que la défaite et la honte en 2017."
Bonne ambiance... Et pour les autres menaces ?
D'abord, une autre : une démission du gouvernement. Cette fois, c'est Manuel Valls qui se mouille. Le Premier ministre a expliqué hier à l'Assemblée l'enjeu du vote sur son plan d'économies, qui a eu lieu dans la foulée, en assurant : "Le résultat du vote conditionne à la fois la légitimité du gouvernement, sa capacité à gouverner avec sa majorité et, surtout, la crédibilité de la France." C'est ce qu'on appelle au minimum de la dramatisation, puisque, pour traduire clairement, il leur dit : Si vous ne votez pas pour le plan, je plonge, le gouvernement aussi et puis la France avec, voulez-vous vraiment porter le poids de cette responsabilité sur les épaules ? Enfin, la dernière menace est agitée directement par François Hollande...
Dites-nous ?
Eh bien, c'est cette déclaration aux ouvriers de Michelin il y a dix jours : "Si le chômage ne baisse pas d'ici à 2017, je n'ai aucune raison d'être candidat, ou aucune chance d'être réélu." Sa phrase est alambiquée comme souvent, mais l'essentiel, c'est que François Hollande ne dit pas qu'il pense échouer. Il est même convaincu du contraire. Non, il dramatise lui aussi en disant : Si vous ne me soutenez pas, on n'y arrivera pas, et on coulera tous ensemble.
Et leur méthode fonctionne-t-elle ?
Pas vraiment. Le plan d'économies a été voté à l'Assemblée hier, mais avec 41 abstentions du PS, c'est beaucoup. L'atmosphère est délétère. Du temps de Jean-Marc Ayrault, un député nous confiait : "Ça manque d'amour, leur histoire." Aujourd'hui, c'est encore pire. "On est au bord de l'embrasement. Il y a la haine de tout", dit un autre socialiste. Ils ne se sentent pas écoutés, pas estimés. Et ce ne sont pas deux-trois chantages affectifs qui réconcilieront le pouvoir avec sa majorité.
Si Députés Frondeurs (bien qu'ils n'aiment pas
cette appellation !) car il faut bien appeler "un Chat un Chat" et autres abstentionnistes (FG, Écolos, etc. ) ne se focalisaient pas sur la personne de FH car se sentant trahis avec cette ligne politique menée par le Gouvernement Valls qui est nettement à droite, si le but est de redresser l'Economie de la France en la sortant de ce bourbier, ne serait-il pas temps pour ces gens de mettre de côté leurs idéologies "antédiluviennes" et qui mènent dans le mur en ayant une petite, ne fût-ce qu'une infime pensée à l'endroit de la majorité silencieuse qui risque fort de leur faire "payer très cher" ce bras de fer illogique et égoïste, et ce dans pas très longtemps ?
HOLLANDE a fait comme Mitterrand : il ramène le FN mais il doit dissoudre et démisionner, il ne fait rien de bien 18% qui lui font encore confiance mais ils sont bornés !
Ils ne se sentent pas écoutés, pas estimés.
Mais, eux non plus n'écoutent pas la majorité des français et ne les estiment pas.
Élus, ils s'arrogent le privilège de détenir la vérité, de refuser tout dialogue.
Alors, il est temps de changer pour une démocratie plus directe avec des élus issus de l'ensemble des acteurs du pays.
Pas 80% de fonctionnaires.