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Israël

Amnesty international accuse Israël d'utiliser du phosphore blanc au Liban

Une enquête menée par l'ONG Amnesty international accuse les forces armées israéliennes d'avoir utilisé du phosphore blanc lors d'offensives au Sud du Liban.

L'armée israélienne a-t-elle utilisé du phosphore blanc lors d'une offensive au sud du Liban, le 16 octobre? C'est ce qu'affirme l'ONG Amnesty international. Le groupe annonce avoir mené une enquête contre cet hypothétique "crime de guerre". Amnesty dénonce une "attaque aveugle qui a blessé au moins neuf civils" dans la villa de Dhayra.

Le phosphore blanc n'est pas considéré comme une arme chimique mais peut provoquer des brûlures importantes sur les personnes touchées et peut mettre le feu à des habitations. Son utilisation en tant qu'arme est proscrite par des conventions internationales. Elle peut en revanche être utilisée pour illuminer un champ de bataille la nuit ou produire de la fumée.

Quelles preuves sont apportées? "Le Crisis evidence lab d'Amnesty international a vérifié des vidéos et des photos montrant l'utilisation d'obus fumigènes au phosphore blanc (...) Les chercheurs d'Amnesty international ont interrogé le maire de Dhayra, un habitant de Dhayra, un secouriste qui a facilité le transfert des civils blessés vers un hôpital voisin et un médecin urgentiste travaillant dans l'hôpital qui a accueilli les civils blessés", met en avant l'ONG.

Les témoins décrivent une "épaisse fumée blanche" restée toute une nuit dans l'air, dense, et avec une odeur similaire à celle de l'ail. "En outre, Amnesty a vérifié une vidéo de Dhayra datée du 13 octobre, montrant des panaches de fumée dispersés par l'artillerie, ce qui correspond à des munitions au phosphore blanc", ainsi que des images diffusées par un journaliste le 10 octobre.

Enfin, l'association a identifié des obus fumigènes au phosphore blanc de 155mm sur des photos de l'Agence France Presse le 18 octobre près de la frontière libanaise.

Photo d'obus au phosphore blanc de l'armée israélienne près du Liban, identifiés comme tel par Amnesty international, le 18 octobre 2023.
Photo d'obus au phosphore blanc de l'armée israélienne près du Liban, identifiés comme tel par Amnesty international, le 18 octobre 2023. © AFP / Jalaa Marey

Des premières accusations "mensongères"

Il ne s'agit pas de la première fois qu'une hypothétique utilisation de ces munitions incendiaires est évoquée dans ce conflit. Le 13 octobre, l'armée israélienne a été accusée de faire usage de ces armes contre le Hamas à Gaza par Amnesty international et Human right watch. Des propos fermement réfutés par les autorités.

L'Ambassade d'Israël en France a dénoncé dans un communiqué de presse des "informations mensongères sur la guerre en cours".

"L'État d'Israël dément toute utilisation du phosphore blanc", pouvait-on lire dans ce communiqué.

Sur les accusations rapportées par Amnesty international ce mardi, les autorités israéliennes et l'armée n'ont, pour l'heure, pas apporté de réponses ou de démenti particulier. Tsahal a cependant expliqué mener des actions armées contre le Hezbollah au Liban.

Sur X, l'armée a revendiqué ce mardi plusieurs frappes visant " une escouade qui tentait de lancer des missiles antichar depuis le territoire libanais vers le territoire israélien". Mais aussi des "infrastructures militaires de l'organisation terroriste Hezbollah du Liban".

Tom Kerkour