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Canada: le gouvernement cherche à trouver l’équilibre dans sa politique migratoire

Aux prises avec un vieillissement de sa population et un fort manque de main-d’œuvre, le Canada mise sur une immigration surtout économique pour attirer des travailleurs dans les prochaines années. Mais contrairement à ce qu’il annonçait, le gouvernement va limiter le nombre d’étrangers à accueillir en 2025 et les années suivantes, plutôt que d’augmenter constamment ses quotas.

Le ministre canadien de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marc Miller, en octobre 2021. (Image d'illustration).
Le ministre canadien de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marc Miller, en octobre 2021. (Image d'illustration). © LARS HAGBERG / AFP
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Cinq millions de personnes ont récemment fait une demande d’immigration au Canada, mais le ministre canadien de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté, Marc Miller, reconnaît que la machine administrative a du mal à suivre le rythme, explique notre correspondante à Montréal, Pascale Guéricolas. « Ça a été exécrable. Mais il y a des raisons pour ça. Modernisation du système, le Covid, les dossiers s’empilaient. C’est clair qu’on peut faire mieux », avoue le ministre.  

En conférence de presse, mercredi 1er novembre à Ottawa, pour présenter le nouveau plan immigration 2023-2026 canadien, il a confirmé l'augmentation des « cibles » [seuils, NDLR] d'immigration à 485 000 nouveaux arrivants en 2024. Le ministre a aussi validé le seuil maximum déjà annoncé l’année dernière de 500 000 résidents supplémentaires par an dès 2025. Une décision qui permet, selon lui, au Canada de « faire venir les travailleurs nécessaires », rapporte Radio-Canada.

L’idée est « d’attirer les compétences et les talents dont nous avons besoin pour combler les pénuries de main-d’œuvre et assurer la prospérité économique du Canada, aider les familles à se réunir et de demeurer des leaders dans la relocalisation de réfugiés », a affirmé le ministre de l’Immigration mercredi, cité par Le Journal de Montréal.  

Davantage de francophones

Pour Marc Miller, il faut recruter avant tout des professionnels de la santé et des ouvriers de la construction, des métiers en très forte pénurie depuis quelques années au Canada. D’après lui, l'industrie de la construction pourrait avoir rapidement besoin de 100 000 travailleurs pour construire les logements manquants et permettre d’atteindre un équilibre sur le marché du logement.

Pendant la conférence de presse, le ministre de l'Immigration a aussi évoqué un rehaussement des quotas d'immigration des francophones qui s’installent à l'extérieur du Québec. Ottawa ciblerait un taux de 6% de nouveaux arrivants francophones en 2024. Ce seuil pourrait être augmenté à 7% en 2025, puis à 8% en 2026.

Pour la Fédération des communautés francophones et acadienne (FCFA) du Canada, ce taux est trop faible. Selon une réaction transmise par voie de communiqué, il faudrait 12% d’immigrants francophones « pour remettre la francophonie sur le chemin de la croissance ».

Pour 44% de Canadiens, il y a trop d'immigrants

Néanmoins, Marc Miller compte « stabiliser » ce chiffre de 500 000 étrangers dès 2026, le temps de favoriser une « intégration réussie » tout en maintenant une « croissance démographique soutenable », a-t-il indiqué.

Si le Canada se définit comme un pays d’immigration, une partie de la population commence cependant à exprimer des doutes face à l’arrivée d’un trop grand nombre de nouveaux citoyens. Selon un sondage récent, 44% des Canadiens jugent qu’il y a trop d’immigrants, une hausse spectaculaire de 13 points par rapport à l’année précédente.

« Il y a cette discussion-là, de perte de la cohésion sociale s’il y a trop d’immigrants, trop rapidement. On le voit au Québec, il y a un fort discours qui laisse sous-entendre que le Québec ne sera plus ce qu’il est si on accepte trop d’immigrants qui ne parlent pas français », explique Philippe Bourbeau, professeur à l’Université Laval. 

Par exemple, le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, a par exemple déclaré, sur les ondes d'ICI RDI, que « pour tout le monde, 500 000 [nouveaux arrivants par an], c'est trop. » « [Ottawa] est encore dans les chiffres qui amèneraient le Canada à 100 millions de population d'ici à la fin du siècle », a-t-il ajouté.

Le manque actuel de logements et les difficultés d’accès aux soins de santé pousseraient aussi de nombreux citoyens à vouloir restreindre le nombre de nouveaux arrivants.

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