Toulouse : harcelée, menacée et braquée par les dealers, une famille ne sort plus de son appartement du Mirail
Un couple et ses trois enfants sont victimes de trafiquants qui gangrènent leur immeuble du Mirail. Le père a déjà été braqué deux fois à l’arme de poing.
« J’ai pas le droit de sortir le soir. Si je rentre tard, je suis mort ! » Marouane* est à bout. Cet habitant du grand Mirail vit un véritable « calvaire » dans son immeuble vérolé par le trafic de stupéfiants.
« Depuis près de deux ans, je suis confiné chez moi avec ma femme et mes enfants, décrit-il. Au quotidien, on urine sur ma porte, il y a des tags. Des personnes donnent des coups de pied dans ma porte. J’ai désactivé la sonnette ».
Le père de famille dénonce une omerta. « Dans l’immeuble, tout le monde a peur. Ils (NDLR, les trafiquants) obligent les habitants à cacher la drogue chez eux. Ils sont contraints de laisser leurs portes ouvertes pour que, en cas de descente de la police, les trafiquants puissent dissimuler leurs produits. Ils profitent de ce que certains soient sans papiers et isolés. Moi, j’ai refusé et j’ai ces problèmes ».
Pneus crevés « tous les deux mois », vols de vélo et trottinette… Marouane et sa famille subissent. « Mais ils vont plus loin. Deux fois, on m’a braqué avec une arme de poing. J’ai aussi été frappé. Ma femme a été bousculée alors qu’elle était enceinte, énumère-t-il. Il y a quatre ou cinq jours, celui qui me menace m’a suivi dans la rue. Il avait sa main dans le dos. Je ne sais pas s’il avait une arme ».
"Je veux effacer toute ta famille"
Des plaintes ont été déposées mais les harceleurs continuent leur travail de sape. « Une fois, devant la police, l’un d’entre eux m’a dit, en Arabe, « Ce soir je ramène un fusil et je vais tirer dans ta porte. Je veux effacer toute ta famille »».
Marouane est suivi par une psychiatre. « Je suis sous traitement à cause de ça et, dans ces conditions, je ne peux pas laisser ma famille pour partir en clinique ». Il souhaite déménager. « Pour notre sécurité, il nous faut un autre logement ». Locataire du bailleur social Patrimoine, il a formulé une demande de mutation examinée par le service mobilité logement. « Il nous manque encore des éléments, note le bailleur. Quand nous les aurons, la demande sera étudiée ». Quant aux nuisances décrites, Patrimoine travaille avec le Gites (Groupement interquartiers de tranquillité et de sûreté). « Les agents passent régulièrement et vont au-devant des personnes qui peuvent poser problème », explique Patrimoine.
J'ai déjà un compte
Je me connecteVous souhaitez suivre ce fil de discussion ?
Suivre ce filSouhaitez-vous recevoir une notification lors de la réponse d’un(e) internaute à votre commentaire ?