Israël prendra le contrôle de la sécurité à Gaza après la guerre affirme Benjamin Netanyahu

Des Palestiniens recherchent des survivants d'un bombardement israélien sur Gaza
Des Palestiniens recherchent des survivants d'un bombardement israélien sur Gaza Tous droits réservés Mohammed Dahman/Copyright 2023 The AP. All rights reserved.
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Par Christelle Petrongari avec AFP
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Le Premier ministre israélien a rejeté une nouvelle fois la possibilité d'un cessez-le-feu à Gaza, devenu selon l'ONU "un cimetière pour les enfants", et promis d'y prendre la "responsabilité générale de la sécurité" après la guerre qui entre mardi dans son deuxième mois.

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"Il n'y aura pas de cessez-le-feu, de cessez-le-feu général, à Gaza, sans la libération de nos otages", a déclaré Benjamin Netanyahu dans un entretien télévisé avec la chaîne américaine ABC News lundi soir, au cours duquel il a aussi affirmé qu'Israël prendra "pour une durée indéterminée, la responsabilité générale de la sécurité" dans le territoire palestinien après la guerre.

Car "lorsque nous n'avons pas cette responsabilité en matière de sécurité, nous assistons à l'éruption de la terreur du Hamas", a-t-il ajouté.

Auparavant, Oussama Hamdane, un haut responsable du mouvement islamiste palestinien au Liban, avait affirmé que le Hamas resterait à Gaza et n'accepterait pas "un gouvernement de Vichy" dans ce territoire qu'il contrôle depuis 2007, en référence au régime collaborationniste français sous l'occupation nazie lors de la Seconde Guerre mondiale.

Les propos de M. Netanyahu interviennent après que le patron de l'ONU Antonio Guterres a réclamé un "cessez-le-feu humanitaire", "plus urgent à chaque heure qui passe" dans le petit territoire palestinien, transformé en "cimetière pour les enfants".

"Le cauchemar à Gaza est plus qu'une crise humanitaire, c'est une crise de l'humanité", a-t-il déploré. 

Pour le chef du Croissant-Rouge palestinien Younis Al-Khatib, "nous assistons chaque jour à des crimes contre l'humanité. Des milliers et des milliers de civils sont tués (...) Nos hommes ont été tués. Nos volontaires ont été tués".

10 022 Palestiniens tués

Les bombardements israéliens contre le territoire palestinien, lancés en représailles de l'attaque menée le 7 octobre sur son sol par le Hamas, ont fait 10 022 morts, en majorité des civils dont plus de 4 000 enfants, selon le bilan du ministère de la Santé du Hamas lundi.

M. Guterres a également réitéré sa condamnation des "actes terroristes odieux" du Hamas le 7 octobre et fustigé le mouvement palestinien qui utilise "les civils comme boucliers humains et continue à tirer des roquettes vers Israël sans distinction".

Plus de 1.400 personnes ont péri en Israël d'après les autorités, majoritairement des civils tués le jour de l'attaque du Hamas, la plus meurtrière de l'histoire du pays. Le mouvement islamiste palestinien a également fait plus de 240 otages, emmenés à Gaza.

La Maison Blanche a annoncé que le président Joe Biden avait évoqué avec M. Netanyahu la "possibilité de pauses tactiques (des combats) pour fournir aux civils des opportunités de quitter en sécurité les zones de combats, s'assurer que l'aide parvient aux civils dans le besoin et permettre la potentielle libération d'otages".

Dimanche soir, l'armée israélienne a annoncé l'intensification de sa campagne de bombardement qui doit durer "plusieurs jours" tandis que ses soldats opèrent parallèlement au sol depuis le 27 octobre.

"C'était comme un million de tremblements de terre combinés (...) Nous n'avons reçu aucun avertissement, rien, et soudain nous avons été surpris par des missiles qui nous tombaient sur la tête, sans arrêt", a raconté Saad Abou Sariya après des frappes sur Rafah (sud).

Gaza encerclée

Les affrontements au sol les plus intenses se déroulent dans le nord du territoire, où se trouve la ville de Gaza, désormais encerclée et qui abrite selon Israël le "centre" du Hamas. L'armée a également affirmé avoir coupé en deux le territoire, entre nord et sud.

Près de la frontière avec Gaza, de jeunes soldats israéliens affichent leur "fierté" de servir leur pays, sans cacher leurs craintes.

Au moins 30 soldats israéliens, selon l'armée, ont été tués depuis le 27 octobre.

Devant le mur des Lamentations, lieu le plus saint du judaïsme à Jérusalem, 1 400 bougies ont été allumées lundi lors d'une cérémonie en présence de familles de victimes de l'attaque du Hamas.

"Nous n'avons pas d'autres moyens de leur rendre hommage qu'avec des prières, en allumant des bougies, en les portant dans notre cœur", dit Yossi Rivlin, 26 ans, qui a perdu deux frères tués lors de la rave party Tribe of Nova.

A New York, quelques centaines de militants juifs américains progressistes ont occupé dans le calme lundi la Statue de la Liberté à New York pour exiger d'Israël un cessez-le-feu et la fin du "bombardement génocidaire de civils palestiniens à Gaza".

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Aide humanitaire insuffisante

Les bombardements israéliens éprouvent durement les 2,4 millions de Palestiniens, piégés dans le territoire de 362 km2 et privés de livraisons d'eau, d'électricité et de nourriture par le siège imposé par Israël depuis le 9 octobre. Ils ont aussi poussé sur les routes 1,5 millions de personnes, selon l'ONU.

M. Guterres a déploré lundi l'aide humanitaire insuffisante arrivant par Rafah, point de passage avec l'Egypte. Avec 569 camions depuis le 21 octobre, "le goutte à goutte d'aide n'est rien face à l'océan de besoins".

La bande de Gaza, d'où Israël s'est retiré en 2005 après une occupation de 38 ans, était déjà soumise à un blocus israélien depuis l'arrivée au pouvoir en 2007 du Hamas, classé organisation terroriste par les Etats-Unis, l'Union européenne et Israël.

Lundi, un nombre indéterminé de blessés et de binationaux ont pu passer en Egypte via Rafah, a indiqué un responsable, marquant une reprise des évacuations entamée la semaine dernière après une suspension de deux jours.

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