Pour Tareq Oubrou, le grand imam de Bordeaux, "marcher contre l'antisémitisme" dimanche prochain est "une obligation morale"."On ne peut pas se permettre de voir nos concitoyens de confession juive vivre dans la panique et la peur", ajoute le religieux.La marche contre l'antisémitisme organisée à Paris fait polémique dans la classe politique française en raison de la présence annoncée du Rassemblement national au sein du cortège.
Une parole forte avant la marche de dimanche 12 novembre contre l'antisémitisme. Ce jeudi sur LCI, le grand imam de Bordeaux, Tareq Oubrou, a donné son sentiment sur cette manifestation, organisée à l'initiative de la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, et de son homologue du Sénat, Gérard Larcher. "Vu les circonstances actuelles, manifester contre l'antisémitisme est une obligation morale et citoyenne, indique ainsi le responsable religieux. On ne peut pas se permettre de voir nos concitoyens de confession juive vivre dans la panique et la peur, c'est inadmissible et dramatique."
Depuis l'attaque du Hamas contre Israël le 7 octobre et de la riposte armée de l'État hébreu, le nombre d'actes antisémites a beaucoup augmenté en France. La grande marche de dimanche à l'appel des deux responsables politiques répond donc à cette situation inquiétante, même si la présence du Rassemblement national dans le cortège a poussé certains partis de gauche à refuser d'y participer. Pour Tareq Oubrou, cette marche, "c'est une question de valeurs de la République, qui sont en train de s'atrophier à cause de polémiques d'ordre politique, qui portent préjudice à des valeurs universelles".
"Une chose est certaine : il n'y aura pas beaucoup de musulmans dans la manifestation parce que [leur présence] serait pour eux une forme de justification, comme s'ils étaient concernés indirectement par cette manifestation, regrette le grand imam de Bordeaux, dont l'intervention est à retrouver dans la vidéo en tête de cet article. On ne peut pas se permettre de laisser une communauté vivre dans la peur, en Occident, au cœur de la France, au XXIe siècle."
"Le racisme qui touche les Juifs peut toucher n'importe quelle autre communauté", a conclu Tareq Oubrou. Selon le ministère de l'Intérieur, plus de 1000 actes antisémites ont été recensés en un mois en France, contre 436 sur toute l'année 2022.