D’une durée d’un an et payé à 67 % du salaire : des députées prônent une réforme du congé parental

Un rapport des députées Isabelle Santiago et Michèle Peyron préconise de « permettre aux parents qui le souhaitent de prendre eux-mêmes en charge leur enfant plus longtemps et dans de bonnes conditions ».

Le rapport préconise d’allonger le congé maternité pour « atteindre douze semaines après la naissance ». (illustration) LP / Aurélie Ladet
Le rapport préconise d’allonger le congé maternité pour « atteindre douze semaines après la naissance ». (illustration) LP / Aurélie Ladet

    La mesure permettrait selon elles de mieux répondre aux « besoins fondamentaux de l’enfant ». Un rapport parlementaire réalisé par deux députées recommande un « congé parental d’un an » rémunéré à « 67 % du salaire ». « Nous voulons remettre au centre du débat les besoins de l’enfant : les neurosciences montrent que les trois premières années de vie sont fondamentales pour le développement et l’acquisition de compétences psychosociales de l’enfant », explique jeudi la députée socialiste Isabelle Santiago, corapporteure avec Michèle Peyron (Renaissance).

    Leur mission flash sur les « perspectives d’évolution de la prise en charge des enfants dans les crèches » a été lancée en septembre, après la publication de deux livres alarmants sur les pratiques de crèches privées. Le rapport, présenté mercredi à la Délégation aux droits des enfants à l’Assemblée, préconise de « permettre aux parents qui le souhaitent de prendre eux-mêmes en charge leur enfant plus longtemps et dans de bonnes conditions ».

    Il préconise notamment d’allonger le congé maternité pour « atteindre douze semaines après la naissance ». Il recommande également « un congé parental d’un an », partageable entre parents, « rémunéré à 67 % du salaire antérieur ».

    Les crèches « négligentes »

    Les neurosciences montrent que « l’enfant a besoin qu’un adulte identifié prenne soin de lui par des expériences répétées du quotidien. (…) Or, aujourd’hui, les crèches négligent souvent ce principe », selon ce rapport. Concernant ces dernières, la mission demande de revenir sur la possibilité d’accueil en surnombre. Elle défend un ratio de cinq enfants par adulte lorsqu’ils marchent et de trois enfants par adulte pour les bébés (contre huit et cinq actuellement).



    Elle recommande aussi de réformer la formation initiale des personnels sur la base des neurosciences. Elle demande l’interdiction des formations CAP petite enfance en ligne. « Des personnes l’obtiennent derrière un ordinateur sans jamais avoir tenu un bébé dans les bras », selon Isabelle Santiago.

    La ministre des Solidarités Aurore Bergé avait annoncé mercredi dans L’Express la création en 2025 d’un « nouveau congé familial ». « Après le congé maternité et le congé paternité, les parents auront droit chacun à un congé familial, qu’ils pourront prendre en même temps ou l’un après l’autre, à temps plein ou à temps partiel », avait-elle détaillé. Ce « congé familial » sera selon elle « bien mieux rémunéré » que le congé parental actuel, indemnisé à hauteur de 429 euros par mois.