États-Unis : l’Alabama planifie une exécution par hypoxie à l’azote, une première dans le pays

L’État américain a légalisé en 2018 cette méthode d’exécution qui consiste à faire respirer de l’azote au condamné. Privé d’oxygène, il est alors asphyxié.

La première exécution par hypoxie à l'azote pourrait avoir lieu en janvier aux Etats-Unis. (Illustration) PAUL BUCK / AFP
La première exécution par hypoxie à l'azote pourrait avoir lieu en janvier aux Etats-Unis. (Illustration) PAUL BUCK / AFP

    L’exécution devrait avoir lieu le 25 ou le 26 janvier. L’Alabama, l’un des 26 États américains dans lesquels la peine de mort n’est pas abolie, vient de programmer une exécution par hypoxie à l’azote, une première dans le pays.

    Autorisée également dans le Mississippi et l’Oklahoma, cette méthode d’exécution n’a pour l’heure jamais été appliquée, relève l’agence de presse AP. Le procureur général de l’Alabama a ainsi effectué ce mercredi une demande auprès de la Cour suprême afin que soit fixée une date d’exécution pour Kenneth Eugene Smith, 58 ans.

    Une méthode qui prive le condamné d’oxygène

    L’hypoxie à l’azote consiste à faire respirer uniquement de l’azote à la personne. Privée d’oxygène, elle finit par en mourir. L’azote n’est pas un gaz mortel en lui-même, puisque le dioxyde d’azote compose 78 % de l’air sur Terre. Lorsqu’il est inhalé avec de l’oxygène (21 % de l’air), il en devient inoffensif pour l’homme. Si les partisans de cette nouvelle méthode ont affirmé qu’elle serait indolore, ses opposants l’ont comparée à une expérimentation humaine.

    L’Alabama a autorisé l’hypoxie à l’azote en 2018 en raison d’une pénurie de médicaments utilisés pour les injections létales, mais l’État n’a pas tenté de l’utiliser jusqu’à présent pour exécuter une condamnation à mort. Un protocole est en cours, affirment les autorités de l’État, mais celui-ci n’a pas encore été validé officiellement, ce qui ne permet pas sa mise en œuvre.

    Plusieurs condamnés à mort, dont Kenneth Smith, ont ainsi demandé à être exécutés par cette méthode autorisée, plutôt que par injection létale, dans le but de bloquer leur exécution, faute de procédé validé par les autorités.

    L’exécution de Kenneth Smith déjà reportée

    Kenneth Smith a été condamné pour l’assassinat d’une femme en 1988. Avec son complice, ils avaient chacun reçu 1 000 dollars de la part du mari de la victime pour l’exécuter. L’homme, pasteur, était criblé de dettes et voulait toucher l’assurance-vie. Lors du procès en appel de Kenneth Smith en 1996, les jurés avaient voté pour une peine de prison à perpétuité à l’encontre de Kenneth Smith, mais le juge a tranché en faveur d’une condamnation à mort. L’homme est dans le couloir de la mort depuis 27 ans, précise CNN.

    Son exécution par injection létale avait été programmée en septembre, mais avait été reportée après des difficultés à lui poser la perfusion permettant l’injection. Deux autres exécutions programmées avaient été reportées après un problème similaire les jours précédents. Le lendemain, le gouverneur de l’Alabama Kay Ivey avait annoncé une pause dans les exécutions afin de procéder à un examen interne des procédures d’injection létale. L’État a repris les injections létales le mois dernier.