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Face aux résultats « inquiétants » au collège, Gabriel Attal promet des mesures dès décembre

Un peu plus de la moitié des élèves de 4e « ne lisent pas convenablement et en mathématiques, plus de la moitié ne maîtrisent pas la résolution de problèmes et la géométrie », déplore le ministre de l'Education nationale, Gabriel Attal, après la publication du résultat des évaluations nationales des élèves réalisées en septembre dernier.

Gabriel Attal le 8 novembre 2023.
Gabriel Attal le 8 novembre 2023. (Tom Nicholson/SIPA)

Par Marie-Christine Corbier

Publié le 14 nov. 2023 à 05:59Mis à jour le 14 nov. 2023 à 17:03

Les résultats des évaluations nationales, passées par les élèves en septembre dernier, tombent à point nommé pour Gabriel Attal. Notamment celles des élèves de 4e, qui étaient évalués pour la première fois.

« Les résultats sont plutôt inquiétants , selon le ministre de l'Education nationale. Un peu plus de la moitié des élèves ne lisent pas convenablement et en mathématiques, plus de la moitié ne maîtrisent pas la résolution de problèmes et la géométrie », affirme-t-il dans une interview mise en ligne lundi soir sur le site du « Parisien ».

Le risque de « la panne »

En français, la proportion d'élèves dans les groupes de faibles niveaux est de 49,9 % dans les réseaux d'éducation prioritaire (REP) et de 61,4 % dans les réseaux d'éducation prioritaire renforcée (REP +), précise le service statistique du ministère de l'Education nationale dans une série d'études publiées lundi soir.

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En mathématiques, elle est de 53 % en REP et de 65,5 % en REP +. Les écarts sont considérables entre le secteur privé, qui concentre 39,5 % d'élèves au niveau le plus élevé, et les REP, où ils ne sont que 7,5 %. « Le risque, si on ne fait rien, c'est que notre collège tombe en panne », affirme Gabriel Attal au lendemain de la publication, sur M6, d'un documentaire sévère sur l'Education nationale, présentée comme étant « au bord du naufrage ».

Gabriel Attal avait mis sur la table, début octobre, la question de groupes de niveau en français et en mathématiques . « Il faut prendre des mesures fortes pour l'élévation du niveau au collège en français et en maths », affirme-t-il au « Parisien », en précisant qu'il les annoncera début décembre, au moment où l'OCDE publiera sa traditionnelle étude internationale PISA sur les élèves de 15 ans, qui sera axée cette année sur les mathématiques. Les mesures à venir entreront en vigueur en septembre prochain, promet Gabriel Attal.

Des progrès

Tout n'est toutefois pas noir, dans le tableau dressé par le ministre. « Les résultats progressent en 6e, c'est-à-dire que le niveau de la ‘‘génération 2017'', celle qui entrait au CP au début du précédent quinquennat, est meilleur que celui de la précédente, notamment en lecture et écriture », souligne-t-il.

Entre 2017 et 2023, la part d'élèves dans les groupes de hauts niveaux en français a augmenté de 4,8 %, selon le ministère, et celle des groupes de bas niveaux a diminué de 4,9 %. Mais les écarts se sont creusés en mathématiques. Car, même si le score moyen de l'ensemble des élèves a augmenté de 4,1 points sur la période 2017-2023, la part des élèves dans les bas niveaux a augmenté de 1,2 point, et celle des élèves des niveaux les plus élevés s'est accrue de 3,9 points.

Investir sur les petites classes

A l'heure où le gouvernement cherche à faire des économies en raison de la baisse de la démographie scolaire, Gabriel Attal indique qu'il faut « continuer à investir sur les petites classes », sans préciser ce qu'il en sera des autres. La « stagnation » qu'il observe en CP est, selon lui, « un point de préoccupation ». Il évoque aussi « la fatigue » des élèves à l'école liée à l'usage des écrans. Et envisage de généraliser des soirées d'échanges et de conseils aux parents ou encore le prêt de livres pour certaines familles.

Gabriel Attal ne s'attarde pas sur les résultats des élèves de CE1. Pourtant, parmi les exercices les moins réussis en français de ces élèves figure la lecture d'un texte à voix haute. C'est « le » critère scruté à la loupe par le ministère depuis le début du premier quinquennat d'Emmanuel Macron.

Les auteurs des études ministérielles évoquent des résultats qui, en 2023, « reviennent à ceux de 2019, sauf en lecture à voix haute de mots (-1,7 point) ». Quant à l'objectif de « 100 % de réussite » brandi au début du premier quinquennat, et qui devait faire disparaître l'écart entre les élèves de l'éducation prioritaire et ceux qui ne le sont pas, il a complètement disparu de la communication ministérielle.

Marie-Christine Corbier

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