« Ramenez nos enfants » : entre peur et colère, les familles d’otages du Hamas marchent vers le domicile de Netanyahou

Ils sont partis mardi de Tel-Aviv et sont attendus samedi à Jérusalem. Des dizaines voire centaines de proches d’otages du Hamas réclament leur retour immédiat au gouvernement, mais aussi plus de transparence sur les négociations en cours.

    Cinq jours de marche pour porter la voix des 240 otages du Hamas. Des dizaines d’Israéliens proches des otages et disparus depuis le 7 octobre ont entamé ce mardi une marche au départ de Tel-Aviv en direction de Jérusalem, où ils arriveront samedi. Leur destination : la résidence du Premier ministre Benyamin Netanyahou.

    Sur 63 km, ils veulent faire nombre pour demander des comptes au gouvernement israélien et enfin retrouver leurs proches, après plus de 40 jours d’attente. Une marche lancée à l’initiative du Forum des familles d’otages et disparus, association créée à la hâte après les attaques du 7 octobre.

    « Ramenez nos enfants, nos familles à la maison ! »

    « Les membres des familles, ainsi que les citoyens d’Israël, marcheront depuis la place des otages à Tel-Aviv jusqu’au bureau du Premier ministre à Jérusalem - afin de présenter au Premier ministre leur demande de libération immédiate de toutes les personnes enlevées et disparues », détaille l’appel du Forum. Il réclame au gouvernement de dire aux familles quelles « exigences » il a « posé sur la table » en vue d’un « accord pour libérer les otages de Gaza ».

    « J’exige que Benyamin Netanyahou et le cabinet nous donnent des réponses et prennent des mesures. Nous n’avons plus de force. Ramenez nos enfants, nos familles à la maison ! » s’est écriée au départ de la marche Shelley Shem Tov, dont le fils Omer, 21 ans, est porté disparu depuis le 7 octobre.

    « Je n’ai pas l’impression que nous sommes entre de bonnes mains. On n’a pas le sentiment d’être suffisamment tenus au courant. On est dans le flou. On veut des réponses », a insisté auprès du Guardian Amit Zach, neveu d’Adina Moshe, 72 ans.

    « Maintenant ! Maintenant ! »

    Amit et des centaines d’autres proches de disparus ont quitté mardi midi la place du Musée des Beaux-Arts de Tel-Aviv, rebaptisée depuis plusieurs semaines « place des otages », en scandant unanimement « Achshav ! Achshav ! » (Maintenant ! Maintenant !). Les familles ont ensuite marché jusqu’à Beer Yakov, ville en banlieue de Tel-Aviv, après avoir été escortées par la police pour emprunter une autoroute.

    Ils sont repartis vers 9 heures ce mercredi matin pour une nouvelle journée de marche jusqu’au kibboutz Gezer, où ils sont attendus vers 19 heures heure locale.

    Deux nouvelles journées de marches sont prévues jeudi et vendredi, avec un Shabbat célébré au sein du kibboutz de Ma’ale Ha-Hamsha. Le Shabbat est le jour du repos dans la religion juive, chômé dès le coucher du soleil le vendredi soir, jusqu’au coucher du soleil du samedi.

    Après une dernière journée de marche sur l’autoroute qui regagne Jérusalem, les familles ont prévu d’arriver samedi soir vers 18 heures rue de Smolenskin, là où se trouve la résidence de Benyamin Netanyahou. Elles appellent à un rassemblement vers 19 heures devant son domicile et comptent bien se rendre à la Knesset, le Parlement israélien, dès l’ouverture des lieux lundi.

    Le gouvernement israélien sous le feu des critiques

    Depuis plus d’un mois les familles des otages demandent des comptes au gouvernement mené par Benyamin Netanyahou. La perspective d’une libération est régulièrement avancée par l’exécutif israélien sans plus d’informations pour les familles.



    Les bombardements incessants sur Gaza font aussi émerger des craintes pour les proches des otages, qui craignent qu’ils ne soient victimes des attaques s’ils sont détenus sous les tunnels.

    La branche armée du Hamas a accusé lundi les autorités israéliennes de « tergiverser » dans les discussions, via une médiation qatarienne, sur la possible libération de dizaines d’otages en échange de celle de « 200 enfants et 75 femmes » incarcérés par Israël.