Policier remis en liberté : la mère de Nahel dénonce une « injustice » et appelle à un rassemblement dimanche

La mère du jeune Nahel, tué lors d’un contrôle routier le 27 juin, lance un appel à manifester dimanche 19 novembre à Nanterre après que le policier auteur du tir mortel a été remis en liberté ce mercredi, après plus de quatre mois de détention provisoire.

    Pour elle, c’est une raison supplémentaire de poursuivre le combat. Mounia, la mère du jeune Nahel dénonce dans une interview au Média une « véritable injustice » après que le policier auteur du tir mortel sur son fils a été remis en liberté sous contrôle judiciaire mercredi.

    Le 27 juin, le décès de Nahel, 17 ans, après un contrôle routier à Nanterre avait déclenché une semaine d’émeutes en France. Après plus de quatre mois de détention provisoire, Florian M., 38 ans, mis en examen pour meurtre, a été libéré. Placé sous contrôle judiciaire, il doit « verser un cautionnement » et a interdiction d’entrer en contact avec les témoins et les parties civiles, « de paraître à Nanterre » et de « détenir une arme », a détaillé cette même source.

    « C’est une véritable injustice. Comment la vie de mon fils peut-elle avoir si peu de valeur ? Quel message est envoyé ? », s’interroge Mounia. « Un policier tue un enfant, arabe ou noir, devient millionnaire, sort de prison et retrouve sa famille tranquillement pour les fêtes. Moi, je ne retrouverai plus jamais mon fils, mais je me battrai et je ne lâcherai rien pour lui », poursuit-elle

    La maman du jeune homme appelle à un rassemblement en hommage à son fils, dimanche 19 novembre, place Nelson-Mandela à Nanterre. « Venez nombreux et nombreuses pour nous soutenir », demande-t-elle. Les images du motard tirant à bout portant sur l’adolescent, largement diffusées sur les réseaux sociaux, avaient soulevé une vague de colère et de violences qui a embrasé pendant plusieurs nuits consécutives de nombreuses villes de région parisienne et dans le reste du pays, les plus graves depuis 2005.



    La mort de Nahel avait aussi relancé en France le débat sur les violences policières. Un autre policier, de la Bac de Marseille, avait été placé en détention provisoire le 21 juillet pour avoir blessé grièvement au crâne Hedi, 22 ans, en marge des émeutes, provoquant la protestation de membres des forces de l’ordre à travers la France. Le policier marseillais avait été libéré le 1er septembre et placé sous contrôle judiciaire.