La Finlande ferme ce vendredi soir ses postes-frontières avec la Russie

La Commission européenne a noté « une augmentation des arrivées » de migrants à la frontière entre la Russie et la Finlande, et dénonce leur « instrumentalisation honteuse » par Moscou, a déclaré ce vendredi un porte-parole de la Commission, Christian Wigand, lors du point de presse quotidien. La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, s'est entretenue hier avec le Premier ministre finlandais Petteri Orpo. « L'instrumentalisation des migrants par la Russie est honteuse. Je soutiens pleinement les mesures prises par la Finlande. Et je remercie les gardes-frontières finlandais de protéger nos frontières européennes », a-t-elle déclaré sur X (ex-Twitter) dans la foulée de ce coup de fil.

Des migrants sans visa originaires du Proche-Orient et d'Afrique

Habituellement, ils ne sont qu’une dizaine de demandeurs d’asile à se présenter chaque mois à la frontière russo-finlandaise. Mais en quelques jours, voilà que 280 personnes sans papiers, tous originaires du Proche-Orient ou d’Afrique, sont arrivés, à pied et à vélo, rapporte notre correspondante régionale, Carlotta Morteo.

Les chiffres sont bas, rien d’alarmant en soi, mais ce soudain afflux réveille le souvenir de l’hiver 2015-2016, quand 1 700 demandeurs d’asile avaient franchi la frontière, alors qu’il y a un accord tacite entre la Russie et la Finlande selon lequel chaque pays filtre les passages de son côté et ne laisse sortir que les personnes munies de papiers en règle.

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Pour le Premier ministre Petteri Orpo, « il est clair que ces personnes sont aidées, escortées ou transportées ». Pour la coalition de droite et d’extrême droite, fermer la frontière permet aussi d'envoyer un message aux candidats à l’exil susceptibles d’être manipulés par de la propagande ou de fausses informations : la Finlande est fermée, un mur frontalier est en construction et l’hiver a déjà bien commencé.

Le pays n’écarte pas l’éventualité d’un scénario qui ressemblerait à ce qui est arrivé à la frontière en 2021 entre la Pologne et la Biélorussie, lorsque des centaines de migrants sont morts de froid dans les forêts.

Outre l’entrée de la Finlande dans l'Otan en avril 2023, ce qui a pu déclencher cet acte de déstabilisation, selon le président Sauli Niinisto, c’est peut-être la signature récente d’un accord bilatéral avec les États-Unis qui facilite le déploiement et l'entraînement de soldats américains sur le territoire finlandais.

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La Finlande, qui partage une frontière de 1.340 km avec la Russie, a quatre points de passages frontaliers (Vaalimaa, Nuijamaa, Imatra et Niirala). Ils seront fermés jusqu'au 18 février. Les citoyens binationaux et les Russes qui vivent en Finlande ne pourront donc pas transiter d'un pays à l'autre pendant les fêtes de fin d'année.

(et avec agences)