À Paris, la fin des boucheries chevalines : « J’en ai ras-le-bol, on me traite d’assassin »

Jacques Leban, rue Cambronne (XVe) est le dernier boucher chevalin de Paris. Il partira bientôt à la retraite, sans successeur. Son concurrent, rue Daguerre (XIVe), l’a précédé. Il y a un demi-siècle, ces artisans étaient près de 300.

Jacques Leban, dernier boucher chevalin, ici en 2021 dans son commerce de la rue Cambronne (XVe). LP/Céline Carez
Jacques Leban, dernier boucher chevalin, ici en 2021 dans son commerce de la rue Cambronne (XVe). LP/Céline Carez 

    Il semble tout droit surgi du film d’Amélie Poulain ou d’une photo de Robert Doisneau qui campait un Paname vintage, populaire et révolu avec ses petits commerces, ses artisans et ses métiers de bouche. Jacques Leban tient la dernière boucherie chevaline de Paris, rue Cambronne (XVe). Mais pour combien de temps encore ?

    Veste de boucher en pied-de-poule, grand tablier blanc et crayon derrière l’oreille, le commerçant, presque octogénaire, règne sur sa « boucherie chevaline, viande extra » depuis plus de 50 ans. La devanture de sa boutique, ouverte sur la rue, surplombée d’une tête de cheval de bois, qui s’éclaire d’un néon rose la nuit, et tapissé à l’intérieur d’un carrelage jaune, vit certainement ses derniers jours. « J’en ai ras le bol ! On me traite d’assassin parce que je vends du cheval », s’emporte-t-il.