EN IMAGES - Le monde de la culture et des milliers de personnes marchent pour la paix au Proche-Orient

Des drapeaux blancs dans les rues de Paris. Plusieurs milliers de personnes ont manifesté pour la paix au Proche-Orient ce dimanche, un mois et demi après le début de la guerre entre Israël et le Hamas. Le cortège s'est élancé de l'Institut du monde arabe, en direction, symboliquement, du Musée d'art et d'Histoire du judaïsme.

Dans la foule, des milliers d'anonymes mais aussi des visages plus connus, comme les actrices Isabelle Adjani, Emmanuelle Béart, Julie Gayet, l'écrivain Marek Halter ou encore la ministre de la Culture Rima Abdul Malak. "Les gens sont là pour apaiser", a expliqué l'un de ses prédécesseurs, Jack Lang.  Plus de 500 personnalités de la culture avaient appelé à participer à cette marche.

Elle intervient une semaine après  la marche contre l'antisémitisme, suivie par 100.000 personnes à Paris. Samedi, des mobilisations pro-palestiniennes pour demander un cessez-le-feu immédiat à Gaza ont aussi rassemblé des milliers de manifestants à travers la France.

"Une neutralité absolue en réponse au bruit des armes"

Le cortège pour la paix s'est ébranlé vers 14h40 derrière une grande banderole blanche et sans slogan. "Nous avons opté pour une neutralité absolue en réponse au bruit des armes, à la vocifération des extrémismes", a déclaré à  Libération l'actrice Lubna Azabal ("Incendies", "Le bleu du caftan"), présidente du collectif à l'origine de cette initiative.

Les personnalités de la culture avaient été critiquées pour leur silence face à la guerre Israël-Hamas. Interrogée sur franceinfo, l'actrice Julie Gayet a mis en avant la "difficulté parfois de parler, de s'exprimer, dans un paysage où tout est polarisé, où la nuance est difficile à entendre". Elle a défendu "une marche pacifique, humaniste" et "un moment de recueillement pour exprimer sa douleur face à la violence des images qu'on a vues au Proche-Orient". "On prend position pour la survie des corps et des âmes humaines", abonde Isabelle Adjani, au micro de France Inter.

"Je ne viens pas là en tant qu'artiste mais en tant que citoyenne parce que ce n'est plus possible, ça m'empêche de dormir, on pense à ça tout le temps", a aussi indiqué l'actrice Ariane Ascaride.

Lubna Azabal, qui dénonce également "les injonctions à choisir son camp", a reconnu avoir eu du mal à attirer les jeunes visages de la musique et du cinéma qui "ont peur de perdre" leurs abonnés sur les réseaux sociaux et "être étiquetés y compris dans le cadre d'une initiative aussi fédératrice". "Je ne veux pas laisser la haine l'emporter, et c'est justement le sens" de cette marche, a pour sa part déclaré au  Parisien la comédienne et réalisatrice Agnès Jaoui qui a perdu deux membres de sa famille dans les attaques perpétrées le 7 octobre en Israël et sans nouvelles de trois proches pris en otage.