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Brésil: la Banco do Brasil demande pardon pour son rôle dans l’esclavage

La Banco do Brasil, la plus grande banque publique du pays, s’est excusée samedi 18 novembre pour son rôle pendant la période de l’esclavage, alors que le Brésil célèbre le 20 novembre le « jour de la conscience noire ». Un groupe d’historiens avait porté plainte contre l’institution financière il y a deux mois.

Façade d'une des Banco do Brasil à Sao Paulo. (Image d'illustration).
Façade d'une des Banco do Brasil à Sao Paulo. (Image d'illustration). © NELSON ALMEIDA / AFP
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« La Banco do Brasil demande pardon au peuple noir pour son comportement passé et travaille désormais activement pour combattre le racisme structurel dans le pays. » Le message est signé Tarciana Medeiros, la présidente de la première banque publique du Brésil, Banco do Brasil dit « BB », fondée en 1808, en pleine période de l’esclavage.

Ce mea culpa, publié dans un communiqué officiel de l'institution, répond à une plainte déposée par un groupe d’historiens, souligne notre correspondant à São Paulo, Martin Bernard. Ils affirment que les fondateurs de la banque ont participé et profité de la traite des esclaves. Le 27 septembre dernier, le Ministère public fédéral annonçait l’ouverture d’une enquête civile sur les relations entre l’une des principales institutions financières du pays et la traite négrière au XIXème siècle.

L’action au civile, révélée par BBC News Brasil, résulte d’une pétition d’un groupe de 14 historiens qui ont effectué des recherches précisément sur cette question. En clair, selon ces historiens, c‘est « tout le système financier » de l’époque qui « reposait » sur l’esclavage. Par exemple, l'hebdomadaire français Courrier International indique que parmi les fondateurs et les actionnaires de la banque figuraient « certains des plus célèbres marchands d’esclaves de l’époque ». Parmi eux se trouvait José Bernardino de Sá, l’un des hommes les plus riches du Brésil à cette époque, et qui aurait personnellement organisé le trafic de 20 000 Africains entre 1825 et 1851.

Des réparations

Début octobre, le procureur en charge de l’enquête avait déclaré à BBC News Brasil que celle-ci pourrait « être le point de départ de discussions sur des réparations historiques » au Brésil. « La banque ne peut pas se voiler la face », assure désormais Tarciana Medeiros, même si elle affirme que c’est toute la société qui doit demander pardon au peuple noir en raison de cette période de l’histoire.

Nommée par le président Luiz Inacio Lula da Silva au début de l’année, elle souligne que les questions raciales sont aujourd’hui une priorité. Cela se traduit par des politiques de discrimination positive dans les concours d’entrée à la Banco do Brasil et dans les promotions accordées aux employés noirs ou métisses, sans compter les nombreuses actions culturelles pour lutter contre le racisme.

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