Violences conjugales : une aide d’urgence pour les victimes dès le 1er décembre

Cette aide sera au minimum de 600 euros et doit permettre de lever le frein économique pour une personne cherchant à fuir son agresseur, a expliqué la ministre Aurore Bergé.

La ministre des Solidarités et des Familles le 8 novembre 2023 à l'Elysée. LP / Fred Dugit
La ministre des Solidarités et des Familles le 8 novembre 2023 à l'Elysée. LP / Fred Dugit

    « Garantir les premiers jours ». L’aide d’urgence pour les femmes victimes de violences conjugales va être déployée sur tout le territoire français à partir du 1er décembre, a déclaré sur France Inter ce lundi matin Aurore Bergé, ministre des Solidarités et des Familles.

    « Aujourd’hui en moyenne une femme qui est victime de violences va faire sept allers-retours entre le moment où elle prend la décision de vouloir partir, et le moment où elle part effectivement », a expliqué la ministre. S’il y a une question d’emprise psychologique, « c’est aussi que concrètement, partir, elle n’en a pas forcément les moyens », souligne-t-elle.

    Pour venir en aide à ces femmes, à partir du 1er décembre il sera donc possible de demander dans toutes les CAF (Caisses d’allocations familiales) « une aide d’urgence qui lui sera automatiquement versée, minimum de 600 euros, pour lui garantir ces premiers jours, ces deux trois premières semaines où elle pourra partir ». Aurore Bergé promet un « accès dans les trois à cinq jours maximum à une aide d’urgence », après la demande.

    « Toute personne victime de violences attestées par un document »

    Cette aide d’urgence avait déjà été évoquée par la CAF. Elle sera versée « à toute personne victime de violences attestées par un document datant de moins de 12 mois à la date de la demande : dépôt de plainte, ordonnance de protection, signalement au procureur de la République », précisait la caisse d’allocations familiales sur son site.

    « Elle peut être en couple ou déjà séparée du partenaire violent sous réserve que les violences aient eu lieu moins d’un an avant la demande. » L’attribution de l’aide « sera calculée en fonction des revenus du demandeur ainsi que sa composition familiale. »



    Au-delà de l’aide financière, il y a la promesse d’être « accompagnée, soutenue, et avoir l’ensemble des services de l’État qui se mettent à sa disposition pour garantir que le départ soit un départ réel, et qu’elle ne retourne pas », déclare Aurore Bergé.

    Dans le Val-d’Oise, le « pack nouveau départ » est ainsi essayé depuis plusieurs mois. Ce dispositif pour les personnes victimes de violences conjugales propose un guichet simplifié pour obtenir de l’aide. Un référent unique est mis en place pour obtenir un hébergement, un emploi, une allocation, des papiers, une garde d’enfants, mais aussi un suivi psychologique. S’il s’avère efficace, il pourrait être généralisé en 2024.