Antisémitisme : le préfet de Police interdit deux concerts de Freeze Corleone au Zenith de Paris

Le rappeur controversé, visé par une enquête pour incitation à la haine raciale, a vu ses deux concerts prévus à la fin de la semaine annulés par la préfecture de police.

Freeze Corleone avait notamment déclaré qu'il préférait
Freeze Corleone avait notamment déclaré qu’il préférait « être accusé d’antisémitisme que de viol comme Gérald Darmanin ». (©Wikicommons)
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On dit souvent que la musique adoucit les mœurs. Pour le préfet de Police de Paris, cette citation ne s’applique pas à Freeze Corleone. Le rappeur, souvent accusé d’antisémitisme et d’appels à la haine, ne pourra pas se produire les vendredis 24 novembre et samedi 25 novembre au Zénith de Paris.

La préfecture relève que son concert présente « des risques de troubles graves à l’ordre public » et parle d’un « artiste particulièrement controversé ». Ce dernier est notamment visé par une plainte pour « provocation à la haine raciale et injure à caractère raciste. »

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« Contexte géopolitique particulièrement tendu »

Dans son arrêté, la préfecture pointe du doigt les « nombreuses références complotistes et antisémites » du rappeur. L’arrêté cite même plusieurs passages de ses morceaux comme « So Congo », « Bâton Rouge » ou encore « Shavkat », dans lequel il déclarait notamment qu’il « préfère être accusé d’antisémitisme que de viol comme Gerald Darmanin« .

Pour l’institution, ces paroles constituent une « provocation à la discrimination, à la haine ou à la violence à l’égard d’une personne ou d’un groupe de personnes« . Des faits constitutifs d’un délit « puni par l’article 24 de la loi du 29 juillet 1881 [Loi sur la liberté de la presse – NDLR]. »

Le contexte international ne joue pas en sa faveur. En effet, l’arrêté estime que « les concerts programmés interviennent dans un contexte géopolitique particulièrement tendu », depuis l’attaque du Hamas le 7 octobre 2023 et la hausse d’actes antisémites en France.

Le préfet affirme donc qu’il est possible « que des propos antisémites, ou plus généralement attisant sciemment et explicitement la haine, qu’elle soit dirigée vers les juifs, les policiers ou la société […], soient tenus », lors des concerts du rappeur.

Ce n’est pas une première pour le natif des Lilas (Seine-Saint-Denis). Ce dernier avait déjà vu plusieurs de ses concerts annulés. Que ce soit en Suisse, à Montréal, ou plus récemment à Rennes en février 2023. Une décision annulée par le Conseil d’État.

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