Redoublement à l’école : Gabriel Attal veut revoir ce sujet « tabou »

Le ministre de l’Éducation nationale a promis « des décisions » qui seront annoncées le 5 décembre parmi les mesures « pour élever le niveau général » des élèves.

Un nombre réduit mais toujours important d'adolescents continue à redoubler malgré les changements de braquet dans la politique du ministère de l'Education nationale. Illustration LP/Olivier Lejeune
Un nombre réduit mais toujours important d'adolescents continue à redoubler malgré les changements de braquet dans la politique du ministère de l'Education nationale. Illustration LP/Olivier Lejeune

    Le ministre de l’Éducation nationale, Gabriel Attal, a affirmé ce mercredi qu’il fallait « revoir » la « question du tabou du redoublement » et promis de « prendre des décisions » à ce sujet, qu’il annoncera début décembre, parmi les mesures qu’il avait déjà prévu de détailler le 5 décembre afin « d’élever le niveau général » des élèves.

    « Un élève qui rentre en 6e sans savoir lire ou compter, c’est quasiment de la maltraitance », a déclaré le ministre lors d’un atelier sur l’école au congrès des maires de France, qui se tient depuis mardi porte de Versailles à Paris. « Comment voulez-vous apprendre l’histoire-géo si vous ne savez pas lire ? La physique-chimie sans savoir compter ? Il faut prendre des décisions », a insisté le ministre.

    Quasi interdit en 2014, assoupli en 2018

    Alors qu’il n’était plus possible de redoubler dans les établissements publics depuis 2014, sauf cas exceptionnel ou demande expresse des familles, Jean-Michel Blanquer avait décidé, dès son installation rue de Grenelle en 2017, de modifier les règles pour que « le redoublement reste possible quand c’est dans l’intérêt de l’élève, et dans des cas qui doivent rester rares », expliquait à l’époque le ministre de l’Éducation nationale au Parisien.

    Un décret de février 2018 a assoupli la possibilité de refaire la même classe, avec l’accord des parents de l’élève et à condition qu’un accompagnement pédagogique ait auparavant été mis en place pour « pallier les difficultés importantes d’apprentissage ». Les syndicats d’enseignants du secondaire avaient pointé ce soutien préventif, impossible à mettre en place sans moyens importants. Et remis en avant les études qui démontraient l’inefficacité à long terme de ce type de mesure, de même que son coût, à garder plus longtemps des élèves dans le système scolaire.

    En 2016, en seconde générale et technologique, la classe la plus redoublée, on comptait, 2,2 % de redoublements. À la rentrée de 2018, avant l’assouplissement, 2,4 %. Et à la rentrée 2021, après l’assouplissement, 2,9 %.