Un sondage réalisé entre le 21 octobre et le 7 novembre par le groupe de recherche et de développement du monde arabe (Awrad) a laissé de nombreux observateurs et lecteurs “consternés”, rapporte ce jeudi 23 novembre le quotidien israélien Ha’Aretz.

L’enquête, menée en Cisjordanie et dans trois localités de la moitié sud de Gaza, a été réalisée sous la forme d’entretiens en face-à-face assistés par tablette, indique l’Awrad.

Près de 59,3 % des personnes interrogées y affirment “soutenir pleinement l’opération militaire menée par la résistance palestinienne dirigée par Hamas le 7 octobre”, tandis que 15,7 % expriment leur soutien “modéré” aux massacres ayant fait quelque 1 200 morts. Seuls 13 % s’y opposent (21 % à Gaza).

“Les trois quarts des Palestiniens soutiennent ainsi l’indéfendable”, s’exclame la journaliste Dahlia Scheindlin, qui impute ces résultats au contexte de guerre et de radicalisation tous azimuts ainsi qu’à des failles propres au sondage : 668 personnes ont été interrogées, soit environ la moitié de l’échantillon habituel des sondages menés par l’Awrad, indique-t-elle.

De son côté, Huda Abuarquob, militante de longue date de la société civile palestinienne, citée par Ha’Aretz, attribue ces résultats à une réaction spontanée vis-à-vis d’un acte certes condamnable mais qui a “remis les habitants de Gaza sur la carte”, dit-elle, ainsi qu’au contexte martial, l’offensive israélienne ayant fait plusieurs milliers de morts.

Et Dahlia Scheindlin de tenter de relativiser ces résultats, sortis en pleine guerre : en même temps, dit-elle, aujourd’hui “un peu moins de 20 % des adultes israéliens se considèrent comme de gauche […] et favorables à la paix”.