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Corée du Sud: le Japon condamné à indemniser des victimes d'esclavage sexuel pendant la guerre

Près de huit décennies après la fin de la Seconde Guerre mondiale, un tribunal sud-coréen a ordonné jeudi 23 novembre 2023 au Japon d'indemniser 16 femmes réduites à l'esclavage sexuel dans des maisons de prostitution de l'armée japonaise. Une victoire pour ces femmes dans un long combat pour la reconnaissance de ces crimes de guerre.

Une statue symbolisant les victimes d'abus sexuelles en Corée du Sud pendant la Seconde Guerre mondiale, devant l'ambassade du Japon à Séoul, le 28 décembre 2015.
Une statue symbolisant les victimes d'abus sexuelles en Corée du Sud pendant la Seconde Guerre mondiale, devant l'ambassade du Japon à Séoul, le 28 décembre 2015. © REUTERS/Ahn Eun-na/News1
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C'est une décision historique dans un vieux contentieux entre la Corée du Sud et le Japon, rapporte notre correspondant à Séoul, Célio Fioretti. La question des « femmes de réconfort » un euphémisme pour l'esclavage sexuel lors de l'occupation japonaise, fait l'objet d'un long combat de la part des victimes, leur famille et le gouvernement sud-coréen.

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Ces derniers demandent excuses et réparation de la part du gouvernement japonais. Après des décennies de procédures judiciaires, en 2015, la Corée du Sud et le Japon semblaient avoir trouvé un compromis. Un accord qui devait alors donner une conclusion à ce litige. Shinzo Abe, Premier ministre nippon, avait exprimé ses excuses et promis de donner 8 millions de dollars à un fond dédié. 

Cependant, beaucoup de Coréens dénonçaient des excuses peu sincères sur lesquelles le gouvernement japonais a lui-même fait marche arrière. Ainsi, ce sont les victimes qui ont poursuivi le combat au travers de plaintes déposées au tribunal en Corée du Sud.

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Une décision de la Haute Cour de Séoul

Ce jugement annule ainsi la décision d'une juridiction inférieure qui avait débouté, deux ans plus tôt, ces femmes. Le 21 avril 2021, examinant ce premier dossier civil présenté à la justice en Corée du Sud contre Tokyo, un tribunal du district central de Séoul avait mis en avant l'« immunité souveraine » du Japon pour rejeter les demandes des victimes, arguant qu'y faire droit aurait pu provoquer un incident diplomatique. Mais la Haute Cour de Séoul a jugé jeudi qu'il était « raisonnable de dire que l'immunité souveraine ne devrait pas être respectée [...] en cas de conduite illégale ».

Elle a ordonné qu'environ 200 millions de wons (quelque 141 000 euros) soient versés à chacune des plaignantes – dont certaines, décédées depuis, sont représentées par leur famille. Cette décision rendue jeudi par la justice sud-coréenne est la deuxième en faveur des femmes de réconfort. Mais le Japon à d'ores et déjà rappelé que qu'il n'avait aucune obligation à respecter le verdict.

Selon les historiens, jusqu'à 200 000 femmes, originaires pour la plupart de Corée, mais aussi d'autres pays d'Asie, dont la Chine, ont été contraintes de devenir des esclaves sexuelles pour les soldats japonais pendant la Seconde Guerre mondiale. Cette question a longtemps pesé sur les relations bilatérales entre Séoul et Tokyo, qui a colonisé la péninsule coréenne entre 1910 et 1945.

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(et avec AFP)

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