Un eurodéputé de premier plan appelle à un « Swexit » si Bruxelles obtenait « trop de pouvoir »

Charlie Weimers, vice-président du groupe des Conservateurs et Réformistes (CRE) au Parlement européen. Alexandros Michailidis Shutterstock

La Suède devrait envisager une sortie de l’Union européenne si Bruxelles devait se voir accorder trop de pouvoir par rapport aux États membres, a suggéré l’eurodéputé suédois Charlie Weimers, vice-président du groupe des Conservateurs et Réformistes (CRE) au Parlement européen, lors d’un congrès des Démocrates de Suède (SD) ce vendredi (24 novembre).

Des membres des Démocrates de Suède de tout le pays se sont réunis à Västerås, près de Stockholm, pour le congrès du parti consacré à la question de l’appartenance à l’UE.

La Suède devrait envisager de quitter l’UE si le transfert de pouvoir à Bruxelles devait aller « trop loin », a suggéré Charlie Weimers lors de ce congrès.

« L’UE est un projet politique qui va dans la mauvaise direction », a-t-il souligné.

L’eurodéputé suédois a précisé qu’il ne préconisait pas un retrait immédiat de la Suède de l’UE, mais qu’il laissait ouverte la possibilité d’une sortie si le statu quo devait changer, comme l’abolition du droit de veto au sein du Conseil européen — où sont réunis les chefs d’État et de gouvernement de l’UE — et un transfert excessif de pouvoir aux institutions à Bruxelles.

« Dans ce cas, j’appellerai à un Swexit immédiat », a averti M. Weimers.

Lors du congrès du parti, l’aile jeunesse des Démocrates de Suède, Ungsvenskarna, a également proposé de laisser la porte ouverte à une sortie de l’UE.

« En tant que parti, nous devons faire comprendre, en particulier à nos propres électeurs, que le Swexit est une véritable alternative si le navire ne peut pas être redressé, et que le débat doit être soulevé lors des élections européennes de l’année prochaine », a déclaré l’Ungsvenskarna.

Jusqu’à présent, la direction des Démocrates de Suède n’a pas fait pression pour une sortie de l’Union, mais le parti a proposé une évaluation complète et indépendante de l’appartenance de la Suède à l’UE.

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Charlie Weimers a également décrit l’UE comme une union supranationale au sein de laquelle la Suède est régulièrement mise à l’écart et où l’influence des gouvernements nationaux est considérablement réduite.

« La démocratie est progressivement sapée, et les citoyens ont remarqué cette évolution », a-t-il soutenu.

Les dirigeants des Démocrates de Suède souhaitent que toute décision parlementaire éventuelle visant à transférer davantage de pouvoirs du niveau national au niveau européen soit précédée d’un référendum.

M. Weimers espère également que le parti au pouvoir dans le pays, les Modérés (centre droit, Parti populaire européen), finiront par rejoindre la position plus sceptique des Démocrates à l’égard de l’UE, mais il a reconnu qu’une écrasante majorité de Suédois soutenait toujours à l’appartenance du pays au bloc.

Selon l’eurodéputé du CRE, seul un Suédois sur dix est favorable à un Swexit, ainsi, « par respect pour l’opinion du peuple, les Démocrates de Suède ne sont pas en faveur d’une sortie », a-t-il tenu à préciser.

Il a insisté sur le défi que représentent les prochaines élections européennes du 9 juin 2024, dans le cadre desquelles les Démocrates de Suède entendent devenir le plus grand parti représentant la Suède au Parlement européen.

Pour rappel, lors des dernières élections européennes, le parti a obtenu 15,3 % des voix, contre 23,5 % pour les Sociaux-démocrates (Socialdemokraterna, Socialistes et Démocrates européens).

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