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Le président émirien d'Interpol visé par des plaintes en Autriche pour torture et détentions arbitraires

L'assemblée générale annuelle de l'organisation internationale de police s'ouvre demain, mardi 28 novembre à Vienne, où deux plaintes ont été déposées contre le président émirien de l'organisation.

Le président d’Interpol, l'Émirien Ahmed Nasser al-Raisi, en novembre 2021. Une assemblée générale de l'organisation s'ouvre à Vienne le 28 novembre 2023 et deux plaintes ont été déposées contre lui par deux Britanniques, s'ajoutant aux nombreuses accusations de violations des droits humains déjà portées contre lui.
Le président d’Interpol, l'Émirien Ahmed Nasser al-Raisi, en novembre 2021. Une assemblée générale de l'organisation s'ouvre à Vienne le 28 novembre 2023 et deux plaintes ont été déposées contre lui par deux Britanniques, s'ajoutant aux nombreuses accusations de violations des droits humains déjà portées contre lui. via REUTERS - INTERPOL
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Ahmed Nasser al-Raisi, un Émirien, a été élu en novembre 2021 à la tête d'Interpol, malgré les protestations d'organisations de défense des droits humains. En tant qu'inspecteur général du ministère de l’Intérieur aux Émirats arabes unis (EAU), autrement dit chef de la police, il était accusé de mener une répression féroce contre les opposants politiques et les militants des droits humains et plusieurs plaintes avaient déjà été déposées contre lui.

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Deux nouvelles plaintes l'attendent à Vienne. Lors d'une conférence de presse à Lyon, siège d'Interpol, en octobre 2021, les deux plaignants, deux Britanniques, avaient témoigné des détentions arbitraires et des faits de torture dont ils disaient avoir été victimes en 2018 et 2019.

La plainte viennoise s'appuie sur « la compétence universelle », un principe qui permet aux autorités d'engager des poursuites si le suspect voyage dans le pays, a expliqué leur avocat ce lundi, à la veille de l'ouverture de l'assemblée générale de l'organisation à laquelle Ahmed Nasser al-Raisi doit participer. « Nous espérons que les autorités autrichiennes vont enquêter sur ces graves allégations », a déclaré Me Rodney Dixon, cité dans un communiqué.

Matthew Hedges, chercheur, et Ali Issa Ahmad, agent de sécurité, ont tous deux été arrêtés aux Émirats arabes unis, respectivement en 2018 et 2019. Le premier, enseignant à l'université d'Exeter (sud-ouest de l'Angleterre), avait raconté l'an dernier à l'AFP avoir été interpellé au terme d'un voyage d'études. Il a fait état de sept mois de détention « terrifiants », pour l'essentiel à l'isolement, avec « des menaces de violence » pour lui faire avouer une prétendue appartenance aux services de renseignements britanniques. Après une confession forcée, selon lui, il a été condamné à la prison à perpétuité pour espionnage en novembre 2018, puis gracié moins d'une semaine plus tard, sous pression internationale.

Le second, fan de football, affirme avoir été arrêté pour avoir porté un maillot en soutien au Qatar, alors à couteaux tirés avec les Émirats arabes unis, lors de la Coupe d'Asie des nations. Il a dit avoir reçu des coups de poing et de couteau pendant ses quelque trois semaines de détention.

Tous deux estiment qu'en tant qu'inspecteur général du ministère de l'Intérieur, M. Raisi porte une responsabilité dans ces mauvais traitements. La plainte, déposée lundi, inclut également le cas d'Ahmed Jaafar Mohamed Ali, un « dissident » de Bahreïn détenu depuis janvier 2022. Condamné pour des « infractions liées au terrorisme », il avait été arrêté en Serbie où il avait déposé une demande d'asile, en vertu d'une notice rouge d'Interpol, avant d'être extradé vers le royaume du Golfe.

La France également saisie

Également saisie par l'avocat des deux Britanniques, la France a ouvert en mars 2022 une enquête à son encontre pour « complicité de torture ». Ahmed Nasser al-Raisi fait l'objet d'une enquête préliminaire du parquet national antiterroriste, le Pnat, pour d'autres accusations de torture déposées par l'ONG Gulf Centre for Human Rights (GCHR), concernant Ahmed Mansour, l'un des principaux défenseurs des droits de l'homme dans les Émirats arabes unis.

Sollicités par l'Agence France-Presse, le parquet de Vienne et l'ambassade des Émirats arabes unis à Vienne n'ont pas répondu dans l'immédiat.

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