Colombie : l’horizon post-extractiviste : épisode • 2/4 du podcast Climat : les Suds en quête de transition

Gustavo Petro ©AFP - Pedro Rances Mattey
Gustavo Petro ©AFP - Pedro Rances Mattey
Gustavo Petro ©AFP - Pedro Rances Mattey
Publicité

Le président Gustavo Petro avait fait de la transition énergétique l’un des mots d'ordre de sa campagne. Alors que la Colombie ne devrait plus délivrer de permis d'exploration gazière et tandis que l'opposition de la droite se fait entendre, le pays peut-il proposer un horizon post-extractiviste ?

Avec
  • Jean-Louis Martin Economiste Chercheur associé sur l'Amérique latine à l'Institut français des relations internationales (Ifri)
  • Mathilde Allain Maîtresse de conférence à l'IHEAL (Institut des Hautes Etudes d'Amérique Latine), chercheuse au CREDA (Centre de recherches d’études et de documentation sur les Amériques)
  • Claire Duboscq Doctorante en sciences politiques à Science Po Paris

En janvier 2023, en plein forum de Davos, la ministre des Mines et de l'Énergie colombienne annonce que son pays ne délivrera plus de permis d’exploration pétrolière et gazière. Certes, les réserves pétrolières et gazières de la Colombie sont assez modestes. Mais le pays est un grand producteur et consommateur de charbon et le pétrole représente 10 % des recettes publiques.

Sortir des énergies fossiles constitue donc une promesse emblématique pour le pays, que le président de la “paix totale” a bien du mal à tenir. Un an après son élection, force est de constater que les ambitions de Gustavo Petro se sont heurtées à de nombreuses limites : farouche opposition de la droite, contestation du secteur énergétique, caisses de l'État vides… L’horizon post-extractiviste semble de plus en plus loin.

Publicité

Pour autant, toutes ces promesses ne sont pas restées lettres mortes. Des efforts concrets ont été réalisés, notamment la promotion des énergies renouvelables. Isolé et plus radical que ses homologues latino-américains, Gustavo Petro peut-il ouvrir la voie à une transition énergétique à l’échelle du continent ? Les ambitions colombiennes, avec toutes leurs limites, peuvent-elles servir de “modèle” ?

Les Enjeux internationaux
13 min

Focus - Constitutionnalisme vert et judiciarisation de la nature

Promulguée en 1991, la constitution colombienne porte le surnom de “constitution verte.” Elle reconnaît le droit à un environnement sain, le classifie comme droit collectif et oblige l’État et les individus à protéger les richesses naturelles de la nation. Depuis 2016, la Cour constitutionnelle a ainsi reconnu de nombreux fleuves et forêts comme sujets de droits en Colombie, et les initiatives de judiciarisation de la nature fleurissent.

Comment le constitutionnalisme vert se traduit-il sur le terrain ? Le droit peut-il freiner l’exploitation des ressources du territoire colombien ?

Pour aller plus loin :

L'équipe