« Netanyahou pose la première pierre d’une colonie à Gaza » : la députée LFI Ersilia Soudais partage une fake news sur X

Après une vive polémique, la parlementaire a fini par supprimer son tweet qui résultait d’une mauvaise traduction de l’hébreu.

La députée insoumise Ersilia Soudais. LP / Olivier Corsan
La députée insoumise Ersilia Soudais. LP / Olivier Corsan

    Le conflit Israël-Hamas charrie son lot d’informations chaque jour, difficile parfois de faire le tri entre le bon grain et l’ivraie. Ce jeudi Delphine Horvilleur, rabbin et écrivaine française, a pris à partie la députée LFI Ersilia Soudais, comme beaucoup d’autres internautes, après un tweet publié mercredi soir par la parlementaire. « Netanyahou pose la première pierre d’une colonie à Gaza. Que pensent les soutiens inconditionnels d’Israël de ce nouveau crime contre l’humanité ? » questionne la parlementaire insoumise avant d’interpeller la ministre des Affaires étrangères, Catherine Colonna. « La France doit sanctionner cette nouvelle atteinte aux droits humains et défendre la paix », ajoute encore la membre du mouvement de Jean-Luc Mélenchon.

    Le tweet d'Ersilia Soudais. X
    Le tweet d'Ersilia Soudais. X

    « Mais ce n’est PAS à Gaza… Combien de bêtises et de mensonges diffuserez-vous encore ? Quelle honte pour la République et ses élus », lui a répondu Delphine Horvilleur ce jeudi matin.

    En effet, la traduction opérée par Google du tweet originel de Benyamin Netanyahou, en hébreu, situait cette « pose de première pierre » dans « la bande de Gaza ».

    Rapidement, la plateforme X a ajouté une « note » au tweet du Premier ministre israélien pour éviter toute confusion. Le mot hébreu est celui de « la bordure de Gaza » et non « la bande de Gaza ». La bordure de Gaza est une région qui, comme son nom l’indique, est située en territoire israélien proche de l’enclave palestinienne côtière.



    « Otef Aza qui signifie la bordure de Gaza »

    La journaliste de Factuel, Noémie Halioua, a précisé la subtilité de traduction dans un thread ce mercredi. « Hélas, le traducteur ne saisit pas les subtilités de l’hébreu et sert les intérêts de quelques obsessionnels qui veulent à tout prix que le gouvernement israélien veuille récupérer Gaza alors qu’il affirme dix fois par jour le contraire - parce que c’est contraire à ses intérêts », commente la journaliste. « En hébreu, il utilise les termes de « Otef Aza » qui signifie la bordure de Gaza et non « Retzouat aza », qui signifie bande de Gaza. La subtilité compte beaucoup », rappelle cette ancienne reporter au Moyen-Orient.

    « Le Premier ministre israélien montre ici que les kibboutzim détruits le 7 octobre vont renaître de leurs cendres, c’est un symbole de renaissance, d’espoir après l’apocalypse, un symbole au fond très juif. C’est pour ça qu’il parle de « poser la première pierre », analyse ensuite la journaliste. La journaliste assure que Benyamin Netanyahou « ne parle pas non plus de colonisation qui en hébreu (est le mot) de « hitnahalout », il parle de « yishouv » qui n’a rien à voir ». En effet, le terme signifie « peuplement juif en terre d’Israël », et fait référence à l’implantation des juifs sous l’empire ottoman.

    Ce jeudi matin, la députée LFI a finalement supprimé son tweet polémique.