Il a guéri du VIH : "Quitte à me mettre en danger, j'ai voulu le faire pour moi, mais aussi pour la recherche"

Romuald, 6ème patient en rémission du VIH, invité de la Matinale de France Inter le jeudi 30 novembre 2023 ©Radio France - Grégoire Nicolet
Romuald, 6ème patient en rémission du VIH, invité de la Matinale de France Inter le jeudi 30 novembre 2023 ©Radio France - Grégoire Nicolet
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Romuald, 6ème patient en rémission du VIH, invité de la Matinale de France Inter le jeudi 30 novembre 2023 ©Radio France - Grégoire Nicolet
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Surnommé "le patient de Genève", Romuald est le 6ème patient en rémission du VIH jamais enregistré. Il est l'invité de Sonia Devillers en cette journée mondiale de lutte contre le sida.

Aujourd'hui, le virus a complètement disparu de son corps. Contaminé à 17 ans, il raconte qu'à l'époque, on savait très peu de choses sur le sida. "À l'école, on n'en parlait pas. Ma famille non plus. C'était encore relativement nouveau, c'était en 1989", raconte Romuald. "Ce n'est pas encore une époque où il y avait de la prévention. J'ai été très peu entouré quand j'ai été contaminé. Ma famille n'était pas au courant, je n'ai pas osé leur dire. Je me suis un peu retrouvé seul avec ce diagnostic, sans savoir quoi en faire ou en penser."

Romuald mène tout de même une carrière de mannequin, de chanteur, sous monothérapie, bithérapie et enfin trithérapie. "J'ai eu la chance d'avoir très peu d'effets secondaires", explique-t-il. "Je suis tombé à l'époque où les traitements avaient beaucoup évolué."

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"Tout le monde pensait que ça ne fonctionnerait pas"

Aujourd'hui, six personnes au monde ont guéri du sida. Romuald est le sixième. En 2018, on lui diagnostique une leucémie, une nouvelle maladie indépendante du VIH, mais qui a eu un effet inattendu. "C'est grâce à cette leucémie, certainement, qu'il y a eu effacement [du VIH]." Il vit trois années d'enfer : "Chambre stérile, traitements très lourds, chimiothérapie, radiothérapie... C'était la période la plus difficile de ma vie."

Il subit également une greffe de moelle osseuse... que son organisme rejette. Les cinq autres patients ayant guéri du VIH ont également bénéficié d'une telle intervention, mais Romuald était le premier dont les défenses immunitaires se sont renforcées, au point de rejeter la greffe mais aussi, sans doute, le VIH. "Tout le monde pensait que ça ne fonctionnerait pas, et par miracle cela a tout de même fonctionné. Cette leucémie a été bénéfique, c'était un mal pour un bien."

Il choisit d'arrêter son traitement pour le VIH. "Quitte à me mettre en danger, j'ai voulu le faire pour moi, mais aussi pour la recherche", assure-t-il. "Si  j'étais resté dans ma zone de confort, je ne serais pas avec vous aujourd'hui, il n'y aurait pas eu cet effacement et cette guérison."

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