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Le Smic devrait augmenter automatiquement de 1,7 % en janvier, sans coup de pouce

La revalorisation automatique du salaire minimum en France au 1er janvier 2024 devrait être de l’ordre de 1,7 %, mais pas de « coup de pouce » prévu par le gouvernement.
Par AFP
Temps de lecture: 3 min

Le Smic net pour un temps plein, actuellement de 1.383 euros, augmenterait ainsi d’environ 23 euros à environ 1.406 euros.

« Le groupe d’experts recommande de s’abstenir de tout coup de pouce sur le Smic au 1er janvier 2024. Les seuls mécanismes de revalorisation automatique préservent le pouvoir d’achat du Smic au regard de la hausse de l’indice des prix à la consommation », assurent les experts.

Le Smic bénéficie chaque année d’une hausse mécanique, calculée selon deux critères : l’inflation constatée pour les 20 % de ménages aux plus faibles revenus et la moitié du gain de pouvoir d’achat du salaire horaire de base ouvrier et employé (SHBOE).

+13,5 % depuis début 3 ans

« Sur trois années, du 1er janvier 2021 au 31 décembre 2023, le Smic aura été revalorisé à sept reprises pour un total de 13,5 % », relève le rapport. « Pas coup de pouce, parce que ce n’est pas efficace pour lutter contre la pauvreté, parce que ça pourrait augmenter la pauvreté avec des effets sur l’emploi des personnes fragiles », a déclaré à l’AFP le président du groupe d’experts, l’économiste Gilbert Cette.

La secrétaire générale de la CGT Sophie Binet conteste cette analyse, mettant en avant les salaires indexés sur l’inflation en Belgique ou des rémunérations plus élevées dans l’industrie en Allemagne. « Les vrais experts du Smic, ce sont les salariés qui sont de plus en plus nombreux, et nombreuses surtout à être payés au Smic », a-t-elle déclaré à l’AFP, notant que 57 % des smicards sont désormais des femmes, contre 55 % l’an dernier.

Pour le groupe d’experts, « les hausses de salaire minimum légal en France sont peu efficaces pour réduire la pauvreté laborieuse dont les principaux facteurs sont un faible nombre d’heures travaillées et la configuration familiale », en référence au temps partiels et aux familles monoparentales.

« Un relèvement supplémentaire du Smic contribuerait par ailleurs à tasser davantage l’éventail des salaires au niveau du Smic », avertissent encore les experts alors que le pourcentage de salariés directement concernés par la revalorisation du Smic au 1er janvier est passé de 12 % en 2021 à 17,3 % en 2023.

Plus de 3 millions de salariés concernés

« Ce sont 3,1 millions de salariés qui sont payés au Smic alors que c’était 2,5 millions l’année dernière », relève de son côté Sophie Binet, ajoutant que cette « augmentation fulgurante démontre le tassement des rémunérations ».

M. Cette souligne lui que les exonérations de charges sur les bas salaires contribuent aussi à ce tassement, relevant qu’une augmentation de 100 euros d’un salarié au Smic coûte 483 euros à l’employeur.

Comme l’an dernier, les experts recommandent enfin de réformer le système en modifiant les règles d’indexation. Parmi leurs propositions figure une indexation automatique sur la moyenne des évolutions des minima salariaux d’un panel de branches, selon le modèle néerlandais ou allemand.

Des propositions qualifiées de « chiffon rouge » et de « véritable provocation » par la secrétaire générale de la CGT. « La seule chose qui protège les salariés en France c’est le Smic. Il n’augmente pas assez mais heureusement qu’il est là parce que les autres salaires augmentent encore beaucoup moins », relève Sophie Binet.

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