Dans les pays riches, plus d'un enfant sur cinq vit dans la pauvreté
La pauvreté n'est pas l'apanage des pays les moins développés. Depuis 2012, le nombre d'enfants pauvres a explosé au Royaume-Uni, en Islande ou encore en France, d'après une étude d'Unicef.
Par Les Echos
Malgré une amélioration ces dernières années, plus de 69 millions d'enfants vivent aujourd'hui dans la pauvreté dans les 40 pays les plus riches, soit plus d'un enfant sur cinq, selon l'Unicef, qui pointe notamment des lacunes au Royaume-Uni ou en France.
Entre les périodes 2012-2014 et 2019-2021, le nombre d'enfants vivant dans la pauvreté a baissé d'environ 8 % dans les quelque 40 pays de l'Union européenne et de l'OCDE passés en revue. Ce qui représente « environ 6 millions d'enfants » pauvres en moins sur 291 millions d'enfants au total, précise le rapport rendu public ce mercredi par Unicef Innocenti, la branche recherche de l'agence onusienne.
En France, +10,4 % d'enfants pauvres depuis 2012
Malgré l'amélioration générale, les différences de trajectoires entre certains pays sont importantes. L'Unicef se base principalement sur la « pauvreté relative », qui correspond à 60 % du revenu médian national, une notion souvent utilisée par les pays développés pour établir leur seuil de pauvreté.
Depuis 2012, les revers les plus importants ont été enregistrés dans certains des pays les plus riches : Royaume-Uni (+19,6 % d'enfants pauvres, soit un demi-million d'enfants supplémentaires dans un pays où le taux de pauvreté des enfants dépassait 20 % en 2021), Islande (+11 %) et France (+10,4 %).
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Aux Etats-Unis, le nombre d'enfants pauvres a baissé de 6,7 % mais plus d'un enfant sur quatre vit toujours dans cette pauvreté relative. Et le taux de pauvreté y était deux fois plus élevé en 2019-2021 qu'au Danemark, pays au revenu par habitant similaire.
A l'inverse, la situation des enfants a le plus progressé en Pologne (-37,6 % d'enfants pauvres), en Slovénie (-31,4 %), en Lettonie (-31 %) et en Lituanie (-30,6 %).
Des risques pour la santé physique et mentale
Soulignant le lien entre pauvreté des enfants et inégalités économiques, le rapport met également en lumière les risques plus importants d'être pauvres pour les enfants de familles monoparentales ou issus de minorités.
Aux Etats-Unis par exemple, 30 % des enfants afro-américains et 29 % des enfants amérindiens vivent sous le seuil national de pauvreté, contre 10 % des enfants blancs non hispaniques. Dans l'UE, un enfant ayant des parents d'une nationalité hors UE a 2,4 fois plus de risque d'être pauvre qu'un enfant aux parents européens.
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« Pour la plupart des enfants, cela signifie un risque de grandir en manquant d'une alimentation nutritive, de vêtements, de fournitures scolaires ou d'un endroit chauffé pour vivre », a commenté Bo Viktor Nylund, d'Unicef Innocenti, soulignant les risques pour leur santé physique et mentale.
Le rapport insiste sur la nécessité de mettre en place des outils de protection sociale spécifiques pour assurer le bien-être des enfants et sur la « volonté politique » des Etats en la matière. Soulignant que sortir les enfants de la pauvreté n'est pas une conséquence automatique de la richesse d'un pays.
Les Echos