Prison ferme pour des menaces de mort visant une spécialiste des Frères musulmans

L’anthropologue Florence Bergeaud-Blackler qui a reçu des menaces pour ses travaux sur les Frères musulmans. Chercheuse au CNRS, à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman à l’université d’Aix-Marseille.
L’anthropologue Florence Bergeaud-Blackler qui a reçu des menaces pour ses travaux sur les Frères musulmans. Chercheuse au CNRS, à l’Institut de recherches et d’études sur le monde arabe et musulman à l’université d’Aix-Marseille. LP / Olivier Lejeune/LE PARISIEN/MAXPPP
Un homme, avec un casier judiciaire, a été condamné lundi 4 décembre à 15 mois de prison ferme par le tribunal de Pau. Il avait menacé de mort l’anthropologue Florence Bergeaud-Blackler, anthropologue au CNRS et auteur d’un livre sur les Frères musulmans qui avait suscité un débat entre universitaires (1).

Un homme a été condamné à 15 mois de prison ferme par le tribunal de Pau, avec mandat de dépôt, pour menaces de mort contre l’anthropologue Florence Bergeaud-Blackler, auteure d’un livre sur les Frères musulmans, a-t-on appris lundi 4 décembre auprès du parquet.

Le procureur de la République Rodolphe Jarry a évoqué une « peine significative » pour ce prévenu âgé de 36 ans, déjà connu des services de police et condamné par le passé, notamment pour outrage.

« Aucune menace, aucune insulte ne seront tolérées, avis à ceux qui s’en prennent à la liberté de recherche. Nous nous y engageons, la justice passera », a réagi Florence Bergeaud-Blackler sur son compte X (anciennement Twitter).

« Empêchement à travailler »

Dans son livre « Le frérisme et ses réseaux », paru fin janvier, l’anthropologue s’intéresse au mouvement des Frères musulmans, qu’elle décrit comme un « système d’action » visant à instaurer « une société islamique mondiale ».

La chercheuse au Centre national de la recherche scientifique (CNRS) avait dû être placée sous protection policière après avoir reçu des menaces de mort à la suite de la parution de son œuvre.

Le report en mai d’une conférence de cette universitaire programmée à la Sorbonne avait suscité une polémique, Florence Bergeaud-Blackler déplorant un « empêchement à travailler et à rendre compte de (son) travail ».

(1) Dans une précédente version du chapeau introductif de l’article, La Croix avait par erreur présenté Florence Bergeaud-Blackler, comme une anthropologue « contestée pour son travail sur les Frères musulmans ». Nous lui présentons nos excuses.