PROTECTION DES ENFANTSLa pauvreté frappe plus d’un enfant sur cinq dans les pays riches

Unicef : La pauvreté frappe plus d’un enfant sur cinq dans les pays riches

PROTECTION DES ENFANTSDepuis 2012, la situation se détériore en France avec 10,4 % d’enfants pauvres en plus
Un enfant se préparant à dormir dans une salle de classe le 10 janvier 2018 à Vaulx-en-Velin, près de Lyon, alors que des enseignants et des parents d'élèves accueillaient des familles sans abri pour passer la nuit dans une école primaire.
Un enfant se préparant à dormir dans une salle de classe le 10 janvier 2018 à Vaulx-en-Velin, près de Lyon, alors que des enseignants et des parents d'élèves accueillaient des familles sans abri pour passer la nuit dans une école primaire. - JEFF PACHOUD / AFP
20 Minutes avec AFP

20 Minutes avec AFP

L’Unicef s’inquiète de la situation des enfants dans les pays riches, notamment en France. Malgré une amélioration ces dernières années, plus de 69 millions d’enfants vivent en effet dans la pauvreté dans les 40 pays les plus riches, soit plus d’un enfant sur cinq.

Entre les périodes 2012-2014 et 2019-2021, le nombre d’enfants vivant dans la pauvreté a baissé d’environ 8 % dans les quelque 40 pays de l’Union européenne et de l’OCDE passés en revue. Ce qui représente « environ 6 millions d’enfants » pauvres en moins sur 291 millions d’enfants au total, indique dans un rapport publié mardi soir Unicef Innocenti, la branche recherche de l’agence onusienne. Mais « il y avait toujours plus de 69 millions d’enfants dans la pauvreté » fin 2021.

Des risques sur la « santé physique et mentale »

« Pour la plupart des enfants, cela signifie un risque de grandir en manquant d’une alimentation nutritive, de vêtements, de fournitures scolaires ou d’un endroit chauffé pour vivre », a commenté Bo Viktor Nylund, d’Unicef Innocenti, soulignant les risques pour leur « santé physique et mentale ». L’Unicef se base principalement sur la « pauvreté relative », qui correspond à 60 % du revenu médian national, souvent utilisée par les pays développés pour établir leur seuil de pauvreté.

Le rapport insiste sur la nécessité de la mise en place d’outils de protection sociale spécifiques pour assurer le bien-être des enfants et sur la « volonté politique » des Etats en la matière, soulignant que sortir les enfants de la pauvreté n’est pas une conséquence automatique de la richesse d’un pays.

Les différences de trajectoires entre certains pays sont en outre importantes. Depuis 2012, les revers les plus importants ont été enregistrés dans certains des pays les plus riches : Royaume-Uni (+19,6 % d’enfants pauvres, soit un demi-million d’enfants supplémentaires dans un pays où le taux de pauvreté des enfants dépassait 20 % en 2021), Islande (+11 %) et France (+10,4 %).

Le bon résultat de la Pologne

Aux Etats-Unis, le nombre d’enfants pauvres a baissé de 6,7 % mais plus d’un enfant sur quatre vit toujours dans cette pauvreté relative. Et le taux de pauvreté y était deux fois plus élevé en 2019-2021 qu’au Danemark, pays au revenu par habitant similaire. La situation des enfants a par ailleurs le plus progressé en Pologne (-37,6 % d'enfants pauvres), en Slovénie (-31,4 %), en Lettonie (-31 %) et en Lituanie (-30,6 %).

Soulignant le lien entre pauvreté des enfants et inégalités économiques, le rapport met également en lumière les risques plus importants d’être pauvres pour les enfants de familles monoparentales ou issus de minorités. Aux Etats-Unis par exemple, 30 % des enfants afro-américains et 29 % des enfants amérindiens vivent sous le seuil national de pauvreté, contre 10 % des enfants blancs non hispaniques. Dans l’UE, un enfant ayant des parents d’une nationalité hors UE a 2,4 fois plus de risque d’être pauvre qu’un enfant ayant des parents européens.

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