Isère : un an de prison sous bracelet électronique pour l'homme qui avait tué en voiture un garçon de 12 ans

Les parents de Thomas, ce garçon âgé de 12 ans renversé mortellement le 1er avril 2021 à Sassenage (Isère), près de Grenoble, n'ont pas pu contenir leur peine et leur chagrin. L'homme qui avait tué leur enfant a été condamné mercredi à Grenoble à trois ans de prison dont un ferme, sous bracelet électronique. Sandrine et Patrice Porte, sont sortis de la salle d'audience, entourés de leurs amis et de leur avocate, en se tenant par la main, unis dans le malheur d'avoir perdu leur fils unique. Leurs visages étaient fermés, contenant leur chagrin, leur colère, leur déception.

Un an prison sous bracelet électronique

Nicolas Bouvier, un mécanicien de 30 ans, écope donc de trois ans de prison dont un ferme. En entendant ces mots de la bouche de la présidente, le jeune homme s'est effondré en pleurs. Mais très vite il comprend qu'il n'ira pas en prison. Il purgera sa peine sous bracelet électronique. Il pourra continuer à travailler, mais ne pourra sortir de chez lui le week-end que durant deux heures maximum. Il ne pourra repasser son permis de conduire que dans trois ans.

Pour Ronald Gallo, son avocat, **ce jugement est équilibré et son client est "soulagé, même s'il vivra toujours avec le poids de la mort de Thomas sur la conscience." Et il ajoute : "Quand mon client voit son fils, il pense à Thomas." Le procureur avait requis quatre ans de prison dont deux ferme.

Des parents sous le choc d'un jugement qu'ils ne comprennent pas

Les parents de Thomas n'ont pas voulu s'exprimer. "C'est trop tôt" nous ont-ils répondu. Mais ils ne comprennent pas que celui qui leur a pris leur fils ne dorme pas ce soir en prison. Thomas était un enfant joyeux, curieux de tout, musicien et sportif. Il avait la vie devant lui. Mais elle s'est arrêtée ce 1er avril 2021 alors qu'il se rendait à son collège. Il s'engage sur un passage piéton et c'est là qu'arrive Nicolas Bouvier, au volant d'une Alfa Romeo. Le mécanicien était en train de la tester car le client qui voulait l'acheter trouvait que le siège passager bougeait.

Sur l'avenue de Romans, il a appuyé sur l'accélérateur, sans doute pour montrer à la passagère qui l'accompagnait la puissance du bolide. Il n'a pas vu Thomas qui traversait à ce moment-là. De toutes façons, il allait trop vite. Le jeune garçon a été projeté à plus de vingt mètres. Il est décédé des suites de ses blessures quelques jours plus tard à l'hôpital.

"Thomas était un enfant pleine de vie, curieux de tout"

En mémoire de leur fils, les parents de Thomas lui avait organisé un hommage bouleversant près du stade d'athlétisme, du collège Flemming où Thomas était scolarisé en 6e. Quelques centaines de personnes avaient lâché des ballons blancs et rouges en applaudissant.

A la sortie de la salle d'audience, ce mercredi après-midi, Sandrine et Patrice étaient sous le choc, se demandant si le Parquet allait faire appel, estimant sans doute, sans vouloir le dire, que justice n'avait pas été rendue à Thomas. "Certes, la qualification pénale est homicide involontaire, cependant la vie de notre enfant méritait à minima de la prison ferme." nous ont-ils écrit.