Vous l’avez sans doute remarqué : ces derniers temps, les masques réapparaissent sur le nez des passants, ou des usagers des transports en commun, et il n’est pas rare d’avoir quelques collègues absents pour cause de Covid-19… ou de grippe !
À vrai dire, on ne sait pas toujours laquelle de ces deux maladies est en cause, car elles circulent toutes les deux, et les symptômes se ressemblent, or il n’est pas simple de savoir les différencier.
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Fièvre, maux de tête, toux…
Il faut savoir que ces deux infections, toutes deux respiratoires, se propagent de la même manière, via les gouttelettes et les aérosols émis par une personne infectée lorsqu’elle tousse, éternue, parle, chante ou respire.
Et les symptômes sont semblables : « le Covid-19 est une maladie qualifiée de grippale : on a de la fièvre brutalement, des maux de tête, des courbatures, de la toux, parfois des malaises. Ce que l’on retrouve également dans la grippe », nous expliquait l’infectiologue François Bricaire pour un précédent article.
Pour le Covid-19 toutefois, « on observe des symptômes spécifiques tels que l’anosmie, qui est la perte de l’odorat ou du goût des aliments », rappelle l’OMS sur son site.
Pour autant, les personnes infectées par l’un ou l’autre virus peuvent présenter différents degrés de la maladie, et donc différents symptômes (voire même pas de symptômes du tout).
« À ce jour, on n’est pas capable de distinguer les symptômes du Covid de ceux de la grippe. Le diagnostic ne peut être apporté que par un test diagnostique rapide ou par PCR », nous précise Antoine Flauhault, épidémiologiste et directeur de l’institut de santé globale de Genève, joint par actu.fr.
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Le Covid-19 circule activement
En ce moment, Covid et grippe circulent activement. Selon le dernier bulletin de Santé Publique France (SPF), publié mercredi 29 novembre 2023, « les indicateurs des infections respiratoires aiguës étaient en hausse en médecine de ville et en milieu hospitalier ».
Du côté du Covid-19, Santé Publique France fait état d’une tendance à la hausse de la part des suspicions de SARS-CoV-2 parmi les actes SOS Médecins et à l’hôpital pour les malades âgés de 65 ans et plus.
Le taux d’incidence des cas de Covid-19 vus en consultation de médecine générale pour une infection respiratoire aiguë a été estimé à 98 cas pour 100 000 habitants, selon les données du réseau Sentinelles. « […] Un taux en augmentation par rapport à celui de la semaine précédente. »
Le sous-variant JN.1 en cause
C'est le sous-variant d'Omicron JN.1, dérivé du sous-variant BA.2.86, qui circule très activement en Europe de l’ouest en ce moment. Comme avec les variants précédents, les symptômes rapportés sont de la fatigue, de la fièvre et de la toux.
"Ce variant comporte un grand nombre de mutations qui le distingue des précédents variants XBB, il est visiblement très transmissible et se propage très rapidement, mais il n'est pas rapporté de profil de sévérité particulier", selon l’épidémiologiste et directeur de l'institut de santé globale de Genève.
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Peu de cas de grippe
Pour la grippe, la circulation s’accélère aussi, selon le dernier bulletin de SPF.
Quatre nouvelles régions passent en phase « pré-épidémique ». Il s’agit des régions Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire, Grand Est ainsi que la Guyane. Notez que l’Auvergne-Rhône-Alpes, l’Île-de-France et la Provence-Alpes-Côte d’Azur sont aussi à ce stade depuis la semaine dernière.
Les indicateurs de la « grippe et des syndromes grippaux » étaient en « augmentation en médecine de ville et concernaient toutes les classes d’âge », sur la semaine du lundi 27 novembre au dimanche 3 décembre 2023.
Par ailleurs, comme le taux de reproduction du coronavirus est beaucoup plus élevé que celui de la grippe, presque toute la population risque d’être infectée cet hiver par le SARS-CoV-2, alors que seuls 5 à 10% des Européens seront contaminés par le virus saisonnier de la grippe.
Ainsi si vous êtes malade en ce moment, c’est sûrement plutôt à cause du Covid-19. Pour Antoine Flahault, « il n’y a pas d’intérêt majeur à chercher la cause de l’affection » (sauf pour les personnes à risques, ou qui prennent un traitement antiviral).
« Lorsqu’on souffre d’un syndrome grippal, quelle qu’en soit la cause, on devrait rester chez soi, faire chambre à part du reste du foyer, et porter un masque en présence d’autrui pendant 5 à 7 jours après les premiers symptômes », nous précise le directeur de l’institut de santé globale de Genève. Une préconisation qui vaut donc pour les deux infections.
Comment se prémunir de ces infections ?
Pour réduire le risque de contamination, Antoine Flahault conseille de ressortir son masque, en privilégiant les FFP2. Pour se prémunir du virus, la ventilation des locaux reste une des solutions efficaces.
« On peut regretter l’absence de mesures préventives mises en œuvre vis-à-vis des virus respiratoires par les pouvoirs publics, à part la Belgique qui a promulgué une loi visant l’amélioration de la qualité de l’air intérieur dans les lieux recevant du public. Ces virus se propagent en effet essentiellement par voie aérosol en lieux clos, bondés et mal ventilés », glisse l’épidémiologiste.
Rappelons aussi que la vaccination est un moyen efficace pour se protéger contre ces deux pathologies, comme le rappellent les autorités sanitaires.
Les personnes vulnérables, c'est-à-dire à risque d’hospitalisations ou de décès après Covid (les personnes âgées, immunodéprimées, les femmes enceintes et leurs nourrissons), si elles ne reçoivent pas de rappel vaccinal, pourraient payer un tribut lourd cet hiver à nouveau.
Une campagne de vaccination contre la grippe est en cours depuis mi-octobre, et ce jusqu’au 31 janvier.
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