Canada Il vendait des « kits de suicide » : des dizaines de victimes dans plusieurs pays

Un Canadien est soupçonné d'avoir écoulé sur internet des colis d'une substance toxique utilisée par les victimes pour mettre fin à leurs jours. Il encourt la prison à perpétuité.

La rédaction avec AFP - 12 déc. 2023 à 19:45 | mis à jour le 12 déc. 2023 à 19:45 - Temps de lecture :
Lors d'une conférence de presse de la police canadienne. Au Canada, 14 victimes ont eu recours à ces « kits » pour mettre fin à leur jour. Photo Sipa

Lors d'une conférence de presse de la police canadienne. Au Canada, 14 victimes ont eu recours à ces « kits » pour mettre fin à leur jour. Photo Sipa

Un ancien cuisinier canadien est accusé d'avoir vendu des « kits de suicide » en ligne ayant entraîné la mort d'une centaine de personnes dans plusieurs pays. Cet homme de 58 ans a été inculpé lundi au Canada de 14 chefs d'accusation de meurtre liés à des suicides et encourt pour cela l'emprisonnement à perpétuité dans son pays.

Plus de 1 200 colis

Kenneth Law avait été arrêté en mai pour avoir vendu depuis fin 2020 du nitrite de sodium. Cette substance, utilisée comme additif alimentaire, est un poison si elle est ingérée à haute dose. Le suspect vendait sa poudre blanche sur plusieurs sites internet, en ciblant les personnes fragiles.

En tout, la police locale estime que Kenneth Law a envoyé plus de 1 200 paquets dans une quarantaine de pays. Au Canada, 14 victimes âgées de 16 à 36 ans ont eu recours à ses « kits » pour mettre fin à leur jour. Et ce nombre est susceptible d'augmenter, selon les autorités qui ont déjà recensé 160 colis envoyés à travers le pays.  Au Royaume-Uni, sur les 272 personnes ayant acheté ces produits en ligne, 88 sont décédées selon la police britannique.

Une trentaine d'acheteurs en France

L'homme qui est détenu depuis son arrestation, compte plaider non coupable, avait indiqué en septembre son avocat Matthew Gourlay. « Il s'agit d'une procédure unique en son genre » qui relève d'accusations « troublantes » selon lui, car son client est poursuivi « pour avoir vendu une substance légale sur le marché » qui était « encore récemment vendu sur Amazon ».

Alertés par Interpol, plusieurs autres pays ont ouvert des enquêtes comme la Nouvelle-Zélande et l'Italie. Les autorités australiennes auraient également entamé des recherches. De son côté, la France avait fait état d'une trentaine d'acheteurs en septembre mais « n'a pas ouvert d'enquête », considérant que « l'usage de ce type de produit ne constitue pas une infraction », avait expliqué une source policière ayant connaissance du dossier. Même constat en Irlande qui recense un « petit nombre » de décès mais n'a pas lancé d'enquête criminelle.