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Enfants pickpockets du Trocadéro drogués par des adultes : six individus jugés à Paris ce jeudi

Les malfaiteurs tiraient un bénéfice financier de ces enfants et adolescents, en créant une forte dépendance les poussant à voler pour obtenir leur dose, quitte à être violents. [MIGUEL MEDINA / AFP]

Six ressortissants algériens seront jugés à partir de ce jeudi 14 décembre pour traite d'humains aggravée. Ils sont accusés d’avoir rendu des mineurs étrangers accros aux psychotropes, pour les inciter à voler près de la tour Eiffel à Paris.

Des enfants manipulés pour la délinquance. À partir de ce jeudi 14 décembre se tiendra le procès de six ressortissants algériens âgés de 23 à 39 ans pour traite d’humains, au Tribunal correctionnel de Paris.

Tous sont accusés d’avoir drogué des mineurs étrangers pour mieux les pousser à voler sur la place du Trocadéro, près de la Tour Eiffel. 

Les victimes sont plusieurs dizaines d’enfants et d’adolescents, étrangers et isolés, tombés entre les griffes des malfaiteurs qui leur donnaient des psychotropes. Âgés de 7 à 16 ans, ils se voyaient administrer du Rivotril et du Lyrica par ces adultes, «gratuitement dans un premier temps». 

Des enfants poussés au pire

«Ils m'ont dit : "Tiens, prends ça, ça va te faire du bien"», avait témoigné un enfant marocain de 10 ans, cité dans l'ordonnance consultée par l’AFP. «J'ai pris un demi-comprimé de Rivotril et après j'ai continué, continué, continué», avait-il poursuivi. 

L’objectif ? Tirer un bénéfice financier de ces enfants et adolescents, en créant une forte dépendance, qui les poussent à voler téléphones et bijoux pour obtenir leur dose, quitte à être violents. 

La combinaison des psychotropes Rivotril et Lyrica provoque «une dissociation totale du corps et de l'esprit des jeunes consommateurs», avait souligné la magistrate. Ces médicaments sont habituellement utilisés contre les crises d’épilepsie, ou pour réguler des troubles bipolaires, anxieux ou dépressifs. Ils peuvent avoir de nombreux effets secondaires graves, comme l'automutilation, le suicide ou encore l'amnésie.

Protéger les victimes

Parllèlement, un septième homme sera jugé pour trafic de psychotropes et recel de vol, mais pas pour traite d’humains.

«Ce procès est important, parce que c'est la première fois qu'on ne les arrête pas eux, en tant qu'auteurs, mais qu'on les considère comme victimes», a indiqué Kathleen Taieb, avocate d'un enfant et habituée des affaires de traite, à l’AFP.

Pour Guillaume Lardanchet, directeur de l’association Hors Les Murs : «Ces gamins ne sont pas des angelots», mais restent les victimes dans cette affaire : «On ne lutte pas efficacement contre les troubles à l'ordre public si on réprime les victimes. Il faut les protéger en leur permettant d'accéder à leurs droits, à des foyers de protection de l'enfance», avait déclaré le directeur de la structure qui repère et accompagne les mineurs étrangers isolés et en situation de danger.

Le jugement aura lieu en plusieurs dates, soit les après-midi des 14, 15, 19 et 20 décembre.

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