(Washington) Un ancien haut responsable de la police fédérale américaine, le FBI, a été condamné à quatre ans et deux mois de prison pour avoir travaillé pour l’oligarque russe Oleg Deripaska, visé par des sanctions de Washington, a annoncé jeudi le département de la Justice.

Arrêté en janvier, Charles McGonigal, 55 ans, qui dirigeait l’unité chargée du contre-espionnage au sein du bureau du FBI à New York avant de prendre sa retraite en 2018, a plaidé en août coupable de tentative de violation de la loi sur les sanctions et de blanchiment d’argent au profit d’Oleg Deripaska.

Il a été condamné jeudi à 50 mois de prison et 40 000 dollars d’amende, a précisé le département de la Justice dans un communiqué.

« Charles McGonigal a trahi la confiance placée en lui par son pays en utilisant sa position au FBI pour préparer son avenir dans les affaires », a déclaré le procureur du district Sud de New York, Damian Williams, cité dans le texte, l’accusant d’avoir « compromis la sécurité nationale en offrant ses services à Oleg Deripaska, un magnat russe qui se comporte comme un agent de Vladimir Poutine ».

Au moment où, il participait aux enquêtes sur les oligarques russes, dont Oleg Deripaska (fondateur du géant de l’aluminium Rusal), Charles McGonigal a « commencé à nouer une relation avec un agent de Deripaska dans l’espoir de faire des affaires avec celui-ci une fois qu’il aurait pris sa retraite du FBI », souligne le département.

« En 2021, il a tenté de lui fournir des services, en violation des sanctions prononcées en 2018 par les États-Unis contre Deripaska », interdisant toute relation commerciale entre des Américains et ce dernier, selon le communiqué.

Il lui est en particulier reproché d’avoir accepté d’enquêter pour son compte sur un oligarque russe rival, en échange de paiements clandestins.

« McGonigal espérait tirer des millions de dollars de ses affaires avec Deripaska, mais ce sont des agents appartenant à la division du FBI qu’il a dirigée qui ont déjoué son stratagème au bout de quelques mois seulement », assure le département de la Justice.