Sitting Bull (1831-1890), l’icône du Far West perdu

Sitting Bull, d'après un portrait sur une carte du XIXe siècle. Fac-similé de sa signature sous le portrait ©Getty - Photo by Universal History Archive/Universal Images Group via Getty Images
Sitting Bull, d'après un portrait sur une carte du XIXe siècle. Fac-similé de sa signature sous le portrait ©Getty - Photo by Universal History Archive/Universal Images Group via Getty Images
Sitting Bull, d'après un portrait sur une carte du XIXe siècle. Fac-similé de sa signature sous le portrait ©Getty - Photo by Universal History Archive/Universal Images Group via Getty Images
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Considéré comme l’un des héros de la résistance face aux États-uniens conquérants du XIXe siècle, star des westerns du XXe siècle, Sitting Bull est mort assassiné en 1890 car jugé coupable à tort d’avoir animé un nouveau mouvement spirituel qui annonçait la fin de la Conquête.

Fils d’un guerrier, Sitting Bull est devenu une célébrité qui dépasse les frontières et le temps. Chef reconnu et suivi, il se singularise en choisissant de ne pas signer les traités de partage des richesses d’Amérique du Nord avec les Européens qui conquièrent progressivement le continent au XIXe siècle. La postérité de Sitting Bull se méprend souvent sur son parcours : s’il est impliqué dans la cuisante défaite de l’armée fédérale à Little Big Horn en 1876, il n’y combat pourtant pas.

L'archéologue Laurent Olivier explique que "Sitting Bull occupe une place un peu clandestine dans la mémoire contemporaine. Les gens y pensent et en parlent peu. Parce qu'en fait, Sitting Bull cristallise aussi des fractures à l'intérieur de la société sioux. La pression américaine fait exploser les communautés Lakotas, entre ce que les Américains appellent les friendly, les Indiens amicaux, considérés par eux comme les "bons Indiens" et puis les hostiles, ceux qui les combattent. Et ces fractures-là s'insinuent à l'intérieur de chacun des groupes Lakotas, y compris dans les familles. Ceux qui ont tué Sitting Bull, ce sont des gens de sa communauté, des policiers indiens."

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Après cette victoire, il se réfugie au Canada pour en revenir, quelques années plus tard, en tant que prisonnier de guerre. Une captivité qui fait aussi sa célébrité puisque c’est à cette occasion qu’il entre sur la scène médiatique en acceptant notamment d’être photographié. Des photographies qui circuleront sans relâche à travers le monde et qui se multiplient lorsqu’il prend part au casting du fameux Wild West Show de Buffalo Bill à partir de 1885. Sitting Bull accepte d’y jouer le "mauvais Indien", celui qui a battu les Européens sur leur terrain de guerre. Leader charismatique, Sitting Bull termine sa vie, critiqué par certains des siens en désaccord avec son jusqu’au-boutisme résistant. C’est à la faveur d’un nouveau mouvement de remise en question de la présence des Européens, la Ghost Dance, qu’il est assassiné, jugé coupable d’un front qu’il a laissé s’ouvrir sans en être à l’origine.

Gravure représentant Sitting Bull, chef de la tribu amérindienne Lakotas Hunkpapas (Sioux). Extrait de "The Illustrated London News" (14.08.1886)
Gravure représentant Sitting Bull, chef de la tribu amérindienne Lakotas Hunkpapas (Sioux). Extrait de "The Illustrated London News" (14.08.1886)
© Getty - Collection De Agostini. DEA / ICAS94

Les invités

Lecture (extrait) : Tristesse du paysage d’Éric Vuillard

Éric Vuillard, Tristesse de la terre. Une histoire de Buffalo Bill Cody (Actes Sud, coll. Un endroit où aller, 2014)

Avec les extraits des films : Sitting Bull (1955) de Sidney Salkow et René Cardona, et Enterre mon cœur à Wounded Knee (Bury My Heart at Wounded Knee, 2007) d’Yves Simoneau

Discours de Sitting Bull lu par Pierre Santini dans "Du vrai faux travail" (France Culture, 15.02.2012)

1 min

Décryptage du monde de Sitting Bull par l'historien Thomas Grillot : "Il est au centre de son propre monde, qui est le monde des plaines du Nord dans lequel les Sioux ont pénétré entre le milieu et la fin du XVIIIe siècle, en franchissant le Missouri. Ils ont passé des alliances avec un certain nombre de peuples, mais ils ont aussi imposé leur domination à beaucoup d'autres. Sitting Bull est le représentant modèle d'un peuple guerrier et conquérant qui, au moment où il naît en 1831, est en contact avec les Américains depuis quelques décennies, mais n'a aucune raison de penser que ce qui l'attend au bout du chemin, c'est la sujétion ou la domination. Et encore moins la relégation dans les réserves."

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Bibliographie

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Musique

  • Bande originale du film There will be blood (2007) réalisé par Paul Thomas Anderson, composée par Jonny Greenwood

Générique

Un documentaire d'Anaïs Kien, réalisé par Laurent Paulré. Prise de son, Yvan Charbit. Mixage, Julien Doumenc. Archives Ina, Marie Chauveau. Page web Sylvia Favre.

Actualité

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Métronomique
59 min

Samedi prochain, Toute une vie vous brossera le portrait de Pierre Troigros (1928-2020), le célèbre chef étoilé. Un documentaire de Virginie Bloch-Lainé, réalisé par Marie Plaçais.

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