Accéder au contenu principal

À Hong Kong, la police offre des récompenses pour l'arrestation de militants pro-démocratie

La police de Hong Kong a promis jeudi des récompenses d'un montant équivalent à 117 377 euros pour toute information menant à l'arrestation de cinq activistes pro-démocratie vivant en exil. Ces derniers sont accusés de crimes contre la sécurité nationale, notamment d'incitation à la sécession, d'incitation à la subversion et de collusion avec des forces étrangères. 

Les images de cinq activistes Simon Cheng, Frances Hui, Joey Siu, Johnny Fok et Tony Choi sont diffusées lors d'une conférence de presse à Hong Kong, le 14 décembre 2023.
Les images des cinq activistes pro-démocratie recherchés par la police, diffusées lors d'une conférence de presse à Hong Kong, le 14 décembre 2023. © Tyrone Siu, Reuters
Publicité

Traqués par le pouvoir. La police hongkongaise a provoqué, jeudi 14 décembre, la colère de Londres et de Washington en offrant des récompenses pour toute information permettant la capture de cinq militants vivant à l'étranger, les accusant de crimes contre la sécurité nationale.

"Ces personnes, qui ont déjà fui à l'étranger, ont continué à commettre des infractions à la loi sur la sécurité nationale qui mettent gravement en péril la sécurité nationale", a déclaré Steve Li Kwai-wah, le haut responsable du département de la Sécurité nationale de l'ancienne colonie britannique.

Il a ajouté que ces personnes avaient "trahi leur pays, trahi Hong Kong, négligé les intérêts des habitants de Hong Kong et continuent de mettre en danger la sécurité nationale, même en étant à l'étranger", et que le département de la Sécurité nationale de Hong Kong "les poursuivra jusqu'au bout".

"Pour ceux qui souhaitent soutenir financièrement ces personnes, je les invite à y réfléchir à deux fois, afin d'éviter de s'attirer des ennuis". Les récompenses offertes s'élèvent à un million de dollars de Hong Kong (environ 117 377 euros).

À voir aussiÀ Hong Kong, les derniers démocrates luttent pour leur survie

Les cinq militants pro-démocratie recherchés sont accusés d'incitation à la sécession, d'incitation à la subversion et de collusion avec des forces étrangères, d'après la même source. 

Les États-Unis, l'Australie et la Grande-Bretagne, pays où résident certains des militants accusés, ont critiqué cette annonce du gouvernement de Hong Kong. Washington a condamné "un mépris flagrant" des normes internationales, le porte-parole du département d'État Matthew Millier soulignant que "les autorités de Hong Kong n'ont aucune compétence à l'intérieur des frontières des États-Unis".

De son côté, le chef de la diplomatie britannique David Cameron y voit "une menace" pour la démocratie et les droits humains. "Nous ne tolérerons aucune tentative de la part d'une puissance étrangère d'intimider, de harceler ou de nuire à des individus ou à des communautés au Royaume-Uni", a-t-il réagi dans un communiqué. 

"Véritable visage de la justice sociale" 

Parmi les membres du groupe figurait Simon Cheng, militant de premier plan qui se trouve actuellement en Grande-Bretagne et qui a fondé le groupe "Hongkongers in Britain". 

Les quatre autres personnes citées sont Frances Hui, Joey Siu, Fok Ka-chi et Choi Ming-da. 

En réponse aux récompenses offertes pour son arrestation, Simon Cheng a écrit sur X que c'était un "honneur à vie" d'être poursuivi par les autorités chinoises. 

"Si le gouvernement considère la recherche de la démocratie et de la liberté comme un crime, nous acceptons les accusations pour révéler le véritable visage de la justice sociale", a-t-il ajouté. 

La police a par ailleurs annoncé jeudi avoir arrêté deux hommes et deux femmes, âgés de 29 à 68 ans, à Hong Kong pour "avoir fourni une aide financière" à Nathan Law et Frances Hui. 

Ces personnes étaient soupçonnées de payer des sommes allant jusqu'à 120 000 dollars de Hong Kong, sur des plateformes de contenu par abonnement en ligne en faveur des deux personnes recherchées, a précisé Steve Li Kwai-wah, sans nommer le site. 

Avis de recherche 

Les cinq militants pro-démocratie vivent à l'étranger depuis que Pékin a imposé à Hong Kong, en 2020, une loi sur la sécurité nationale réprimant les dissidents à la suite des manifestations massives en faveur de la démocratie de 2019. 

Cette loi a fait tomber le bouclier juridique de la région administrative spéciale de Hong Kong face à la Chine continentale, permettant de demander des comptes aux personnes accusées dans le monde entier.  

À voir aussiÀ Taïwan, les réfugiés politiques de Hong Kong poursuivent leur combat pour la liberté

Mais les autorités de Hong Kong n'ont pas précisé comment l'application de la loi à l'étranger était possible. 

En juillet 2023, la police avait émis des avis de recherche pour huit militants résidant également à l'étranger, dont les députés pro-démocratie Nathan Law et Ted Hui. 

Après l'annonce, la police a interrogé au moins 30 personnes à Hong Kong (dont deux tiers sont de membres des familles des huit militants) sur leurs liens présumés avec les activistes.  

Le chef de l'exécutif de Hong Kong, John Lee Ka-chiu, qui a été sanctionné par les États-Unis pour son rôle lors des manifestations pro-démocratie de 2019, avait déclaré que ces activistes seraient "poursuivis à vie" et les a appelés à se rendre. 

Avec AFP 

Le résumé de la semaineFrance 24 vous propose de revenir sur les actualités qui ont marqué la semaine

Emportez l'actualité internationale partout avec vous ! Téléchargez l'application France 24

Partager :
Page non trouvée

Le contenu auquel vous tentez d'accéder n'existe pas ou n'est plus disponible.