Quand Donald Trump reprend la rhétorique d’Hitler
Le républicain, candidat pour un deuxième mandat à la Maison Blanche, multiplie les attaques contre Joe Biden et ses décisions politiques.
- Publié le 17-12-2023 à 15h24
- Mis à jour le 18-12-2023 à 12h22
Pour sa campagne présidentielle, Donald Trump organisait un meeting politique à Durham, dans l’État du New Hampshire. Si ses critiques contre Joe Biden, qui représenterait “une menace pour la démocratie”, sont assez habituelles, ses déclarations sur les migrants ont choqué bon nombre d’Américains. Donald Trump a affirmé que “les immigrés empoisonnent le sang de notre pays”. “Ils empoisonnent les institutions, les prisons partout dans le monde, pas seulement les États-Unis”, poursuit le républicain. Des propos qu’il avait déjà employés en septembre lors d’une interview avec le site web de droite The National Pulse.
Les débordements de l’ancien président américain sont monnaie courante. Mais ici, sa déclaration ne passe pas, car elle fait écho aux termes employés par Adolf Hitler lors de la Shoah. L’ONG juive Anti-Defamation League s’est offusquée de ces paroles et son président, Jonathan Greenblatt, a qualifié la déclaration de Donald Trump de “raciste, xénophobe et ignoble”. Ammar Moussa, un porte-parole de campagne de Joe Biden critique l’attitude de Donald Trump dans ses meetings et l’accuse d'” imiter le langage autocratique d’Adolf Hitler et de Benito Mussolini”. “Donald Trump s’est inspiré de ses modèles en reprenant Adolf Hitler, en faisant l’éloge de Kim Jong Un et en citant Vladimir Poutine. Il s’est présenté à l’élection présidentielle en promettant de gouverner en dictateur et de menacer la démocratie américaine”, déclare le porte-parole.
Jason Stanley, professeur à Yale et expert sur le fascisme explique que l’utilisation et la répétition de ces propos par Donald Trump sont dangereuses. Le professeur y voit une référence évidente à la rhétorique d’Adolf Hitler, qui appelait à préserver le sang allemand. “Il utilise désormais cette rhétorique de manière répétée lors de ses rassemblements. La répétition de déclarations dangereuses renforce leur normalisation et les actions qu’elles recommandent”, explique Jason Stanley.
Le porte-parole de campagne de Donald Trump, Steven Cheung, estime cependant que ce langage est courant dans la sphère médiatique et culturelle et que ces critiques ne sont pas fondées. “Ceux qui font ce type d’insinuations […] seront écrasés quand le président Trump fera son retour à la Maison-Blanche”, a-t-il déclaré à l’AFP.
Donald Trump a déjà été condamné pour ses propos lors de son dernier meeting dans le New Hampshire. À l’époque, il menaçait d'”extirper les communistes, les marxistes, les fascistes et les voyous de la gauche radicale qui vivent comme de la vermine dans les limites de notre pays, qui mentent, volent et trichent lors des élections”.