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Serbie : le président revendique la victoire de son parti aux élections législatives

Le parti de droite nationaliste du camp présidentiel aurait remporté les élections législatives, obtenant même la majorité absolue au Parlement avec 127 sur 250 sièges.

Le président serbe Aleksandar Vucic se réjouit au siège de son parti après les élections législatives et locales à Belgrade.
Le président serbe Aleksandar Vucic se réjouit au siège de son parti après les élections législatives et locales à Belgrade. (Darko Vojinovic/Ap/SIPA)

Par Les Echos

Publié le 18 déc. 2023 à 07:39Mis à jour le 18 déc. 2023 à 07:40

« Nous aurons la majorité absolue au Parlement avec 127 sièges », a déclaré dimanche soir le président serbe, Aleksandar Vucic, confiant, en se fondant sur 76 % des bulletins dépouillés des élections législatives qui venaient de se tenir. Lors de la précédente législature, le parti de droite nationaliste, SNS, avait 120 sièges sur 250 au Parlement.

Omniprésent dans les médias, le président était omniprésent, faisant de ces élections législatives et locales un référendum sur sa personne. « Mon travail était de tout faire en mon pouvoir pour que vous obteniez la majorité absolue au parlement », a-t-il d'ailleurs reconnu en conférence de presse à l'adresse du SNS, se déclarant « très fier » de la campagne menée.

Les résultats officiels ne sont pas attendus avant lundi soir, a rappelé l'opposition unie sous la bannière « La Serbie contre la violence » (SPN) - qui remporterait 23,5 % des voix, selon les estimations. La coalition, née des manifestations monstres qui ont secoué le pays dès mai, après la mort de 19 personnes dans deux fusillades - dont une dans une école primaire -, n'a eu de cesse de dénoncer une campagne biaisée, entachée selon elle de fraudes.

Des accusations balayées

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Marinika Tepic, la cheffe de file de la liste SPN, a fustigé une « production d'électeurs qui ne vivent ni en Serbie, ni à Belgrade, et qui constitue une violation flagrante de la loi ». « Nous utiliserons tous les moyens légaux et démocratiques pour défendre la volonté des Belgradois et des citoyens dans toute la Serbie », a-t-elle ajouté. Son colistier, Radomir Lazovic, avait dès dimanche matin évoqué des irrégularités, affirmant qu'il s'agissait peut-être « du processus électoral le plus sale », évoquant des « achats de voix, fausses signatures… »

L'opposition a aussi affirmé que des bus entiers étaient arrivés à Belgrade pour y faire voter des non-résidents. « La plus grande préoccupation est causée par le plus grand nombre d'électeurs amenés d'autres endroits à Belgrade », a indiqué le Centre pour la recherche, la transparence et la responsabilité (CRTA), dont une équipe d'observateurs a affirmé avoir été attaquée, à Odzaci (nord-est), « après avoir enregistré un cas de corruption électorale, où des dizaines de bulletins de vote ont été apportés aux bureaux des partis politiques ».

Des accusations que la Première ministre, Ana Brnabic, a balayées lors d'une conférence de presse dans la soirée. Dans un exercice dont est aussi coutumier le président, elle a égrainé des unes de la presse non acquise au SNS, les accusant de chercher à semer le chaos avec des mensonges.

« Electeurs fantômes » à Belgrade

C'est dans la capitale que l'opposition espère encore marquer des points - soulignant là aussi des irrégularités. « On estime que jusqu'à 20.000 électeurs fantômes ont été importés en Serbie pour voter pour le SNS aux élections locales à Belgrade », a affirmé Djordje Miketic, candidat sous la bannière de la Serbie contre la violence - et dont une vidéo intime a été diffusée à quelques jours de l'élection sur une chaîne proche du pouvoir.

« Nous appelons tous les acteurs politiques en Serbie et la communauté internationale à ne pas garder le silence face à ce vol brutal, et nous disons aux citoyens d'être prêts à défendre leur volonté électorale », a-t-il ajouté.

Dans une campagne très courte, l'opposition avait prôné « une vie sans peur des puissants », une société apaisée et une amélioration de la situation économique, dans un pays durement frappé par l'inflation, en particulier sur l'alimentation. Le président avait, lui, promis, pour les années à venir, une hausse du salaire moyen pour atteindre 1.400 euros et une augmentation des pensions de retraite à 650 euros. En septembre, le salaire médian dans le pays était de 560 euros.

Source AFP

Les Echos

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