Photographier le merveilleux : épisode • 1/2 du podcast Les fées de Cottingley

Une photographie de Frances "Alice" Griffiths (1907-1986) prise par sa cousine Elsie 'Iris' Wright (1901-1988) la montrant avec des fées (juillet 1917) ©Getty - Photo by SSPL/Getty Images
Une photographie de Frances "Alice" Griffiths (1907-1986) prise par sa cousine Elsie 'Iris' Wright (1901-1988) la montrant avec des fées (juillet 1917) ©Getty - Photo by SSPL/Getty Images
Une photographie de Frances "Alice" Griffiths (1907-1986) prise par sa cousine Elsie 'Iris' Wright (1901-1988) la montrant avec des fées (juillet 1917) ©Getty - Photo by SSPL/Getty Images
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Alors que la Première Guerre mondiale s’abat sur l’Europe, deux cousines anglaises révèlent des photographies de fées. Les adeptes du monde spirite s’emparent de ces photos et les utilisent comme preuves de l’existence du surnaturel.

Avec
  • Merrick Burrow Chercheur en littérature victorienne et edwardienne à l’Université de Huddersfield
  • Mireille Berton Maitre de conférence en esthétique du cinéma à l’Université de Lausanne
  • Pierre Dubois Elficologue, écrivain, conteur
  • Natacha Henry Historienne et journaliste, vient de publier : « Marie et Bronia, le Pacte des soeurs » (Albin Michel Jeunesse).
  • Hélène Machinal Professeur des universités à Rennes 2

En 1917, dans le Yorkshire de la première guerre mondiale, les enfants de l’arrière-pays anglais cherchent tant bien que mal l’enchantement. Au bord de la rivière Beck coulant à quelques pas du cottage de la famille Wright, deux cousines de 9 et 16 ans jouent avec l’appareil photo familial. Cherchant à prouver l’existence de leurs amis du "petit peuple", Frances Griffiths et Elsie Wright se portraitisent avec des fées. En réponse aux moqueries de leurs parents, elles réalisent plusieurs séries de photographies montrant ici ou là fées, gnomes et lutins des rivières dansant malicieusement autour d’elles. En dépit des railleries des adultes, les jeunes filles n’en démordent pas : les clichés sont authentiques.

Trois ans plus tard, en 1920, la mère de Elsie Wright dévoile sceptiquement ces photographies lors d’une conférence de théosophie. La rumeur se répand comme une trainée de poudre, l’existence du "petit peuple" est prouvée par la plaque photographique.

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La photographie en est à ses débuts : le caractère spectral des photos invite à des affinités électives avec les mondes immatériels. Pour la société des théosophiques, le "medium" photographique est ultrasensible.
Les photos passent de mains en mains, de laboratoires en laboratoires. Au fur et à mesure, elles sont authentifiées – un expert en photographie, d’abord sceptique, rapporte même avoir vu les fées bouger sur les photos.

C’est à ce moment que les photographies des fées de Cottingley basculent dans la postérité. Arthur Conan Doyle, père de Sherlock Holmes et converti au spiritisme, a vent de ces photos et se rue dessus. Arthur Wright, le père d’Elsie, étouffe ses moqueries et accorde la permission d’utiliser les photos dans la presse. Ces dernières illustreront un grand article d’Arthur Conan Doyle dans The Strand Magazine sur l’existence des fées, et seront élevées au rang de preuves irréfutables.

Une photographie de Elsie Wright (1901-1988) prise par sa cousine Frances Griffiths (1907-1986) la montrant avec un gnome (septembre 1917)
Une photographie de Elsie Wright (1901-1988) prise par sa cousine Frances Griffiths (1907-1986) la montrant avec un gnome (septembre 1917)
© Getty - Photo by SSPL/Getty Images

Textes lus

Extraits d'une lettre d’Elsie Wright à Joe Copper (1983) lus par Lise Côme. Traduction, Thierry Beauchamp.

Extraits diffusés

Arthur C. Clarke's World of Strange Powers (1985), une émission de télévision documentaire britannique consacrée à l'étrange et au paranormal, diffusée sur le réseau ITV

Bibliographie sélective

Filmographie sélective

  • FairyTale : A True Story (1995), réalisé par Charles Sturridge
  • Photographing Fairies (1997), réalisé par Nick Willing

Musique

  • Chanson de fol (2002, album Ouvarosa), interprétée par Sylvie Berger (Paroles et musique : Paul Fort et Gabriel Yacoub)

Générique

Un documentaire de Juliette Hamon, réalisé par François Teste. Coordination, Christine Bernard. Attachée de production et page web, Sylvia Favre-Steyaert.

Pour aller plus loin

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