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Enfants enfermés pendant des jours et forcés à manger leurs excréments: une mère coupable de négligence extrême

Les trois enfants étaient laissés à eux-mêmes au point où le garçon a déjà dû chasser un oiseau pour le mettre au micro-ondes afin de nourrir ses deux sœurs



Le passé a rattrapé une mère de trois enfants qui a plaidé coupable de maltraitance extrême, entre autres en les forçant à manger leurs excréments tout en les enfermant parfois pendant des jours avec seulement un seau pour faire leurs besoins.

«Ils manquaient tellement de nourriture que le plus vieux a déjà chassé un oiseau pour le mettre au micro-ondes. La maison était insalubre, sa sœur était une enfant négligée qui sentait l’urine», a expliqué Me Mylène Brown de la Couronne, ce mardi, au palais de justice de Salaberry-de-Valleyfield.

Assise face au juge, Pauline Richer, 64 ans, n’a pas dit un mot en écoutant un résumé des sévices qu’elle a fait subir à ses enfants Damien, Mélanie et Geneviève Castagner, dans les années 1980.  

À leur demande, le juge a levé l’interdit de publication sur leur identité, si bien que la mère indigne peut dorénavant être nommée.

Abandon

Selon le résumé des faits, les sévices ont commencé en 1981, alors que Damien n’avait que 5 ans. Et dans ses souvenirs, il n’a jamais pu boire dans un biberon, sa mère préférant lui donner des boissons gazeuses. Quant à la nourriture, elle était toujours pourrie.

«Un voisin le nourrissait, c’est chez lui que Damien pouvait aller se laver de temps à autre», a-t-il été expliqué à la cour.

La mère, de son côté, pouvait partir pendant des jours, en laissant ses petits à eux-mêmes. Elle les enfermait alors dans une chambre avec un seau pour leurs besoins.

C’est le plus vieux qui s’échappait et qui partait en quête de nourriture pour ses jeunes sœurs.

«C’est une mère qui n’avait rien de maternel», avait dit aux policiers Geneviève, la plus jeune des enfants, lors du dépôt de sa plainte.

Et quand Richer était là, elle les punissait en leur faisant manger leurs excréments ou en les battant, en particulier son deuxième enfant.

«Mélanie était le souffre-douleur, a résumé Me Brown en ajoutant qu’elle se réfugiait parfois dans une niche à chien. Elle a déjà été lancée en bas d’un lit à deux étages. Au retour de l’hôpital, la mère a enlevé le plâtre.»

Ils se relèvent

Les sévices des enfants ont duré jusqu’en 1984, quand la DPJQ a placé les enfants dans trois familles d’accueil différentes. Mais encore à ce jour, leur douleur est toujours vive.

«Je me suis demandé pourquoi ma mère ne voulait pas de moi... j’ai appris à vivre avec l’abandon, j’espérais que c’était un cauchemar», a dit une des filles.

Le plus vieux, de son côté, a rédigé un poème poignant où il s’est dit «brisé et déchiré».

«Mais même avec tout ce qu’elle a fait, je l’aime pareil», a-t-il ajouté, rejoignant la pensée de ses sœurs.

Les trois ont toutefois assuré qu’ils faisaient tout pour garder la tête haute et cheminer dans la vie malgré leur terrible enfance.

«Je m’excuse», a balbutié Richer, à la suite de ces témoignages.

Coupable de voies de fait et d’abandon d’enfants, la mère indigne a écopé de deux ans moins un jour de prison à domicile, suivi d’une probation de trois ans. Cette peine, suggérée tant par la Couronne que par Me Jacques Vinet de la défense, peut paraître clémente, mais elle satisfait les trois victimes, qui voient comme un «cadeau de Noël» le plaidoyer de culpabilité de leur mère.

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