Un ex-membre du groupe Wagner veut témoigner sur les crimes de guerre commis en Ukraine

Entrée de la Cour pénale internationale à La Haye, Pays-Bas
Entrée de la Cour pénale internationale à La Haye, Pays-Bas Tous droits réservés Peter Dejong/AP
Tous droits réservés Peter Dejong/AP
Par Christian Moore avec AP
Partager cet articleDiscussion
Partager cet articleClose Button
Cet article a été initialement publié en anglais

Un Russe prétendant être un ancien officier du groupe Wagner est arrivé aux Pays-Bas, déclarant vouloir témoigner devant la Cour pénale internationale (CPI), qui enquête sur les atrocités commises lors de la guerre en Ukraine.

PUBLICITÉ

Le programme d'information néerlandais EenVandaag a rapporté lundi qu'Igor Salikov, 60 ans, était entré aux Pays-Bas par avion.

Ce dernier affirme qu'il se trouvait dans l'est de l'Ukraine en 2014 lorsque le conflit y a éclaté, puis en 2022 lorsque la Russie a lancé l'invasion en cours. Il aurait demandé l'asile politique mais n'a pas pu être joint pour un commentaire mardi.

"Je sais d'où venaient les ordres", a-t-il déclaré à EenVandaag par liaison vidéo, des affirmations qui n'ont pas pu être vérifiées de manière indépendante.

Les informations sur la chaîne de commandement russe pourraient être cruciales pour constituer d'autres dossiers contre des Russes de haut rang impliqués dans la guerre.

Le parquet du tribunal n'a pas encore confirmé ces déclarations.

Igor Salikov affirme avoir servi en tant qu'officier dans le groupe Wagner, l'entreprise militaire aujourd'hui dissoute qui a joué un rôle de premier plan dans l'invasion de la Russie.

Sous la direction de l'homme d'affaires Evgueni Prigojine, les mercenaires de Wagner ont organisé une brève mutinerie en juin, marchant sur Moscou avec des troupes armées. Evgueni Prigojine est mort dans un accident d'avion deux mois plus tard.

L'arrivée d'Igor Salikov à La Haye, où siège la CPI, intervient plusieurs mois après que la Cour a délivré un mandat d'arrêt international à l'encontre du président russe Vladimir Poutine, l'accusant en mars d'être responsable de l'enlèvement d'enfants en Ukraine. Un porte-parole du Kremlin avait alors démenti ces allégations.

Un Boeing 777 de Malaysian Airlines
Un Boeing 777 de Malaysian AirlinesJoePriesAviation.net/AP

Igor Salikov affirme également détenir des informations sur l'explosion du vol MH17 de la Malaysia Airlines en 2014.

Les 298 passagers et membres d'équipage ont été tués lorsque l'avion a été abattu au-dessus de l'est de l'Ukraine le 17 juillet 2014 par un système de missiles russe. En novembre 2022, un tribunal néerlandais a condamné deux Russes et un rebelle ukrainien pro-Moscou pour leur rôle dans la destruction de l'avion qui reliait Amsterdam à Kuala Lumpur.

En février, l'équipe commune d'enquête (ECE) chargée des investigations sur l'attentat a déclaré avoir découvert de "fortes indications" selon lesquelles Vladimir Poutine avait approuvé la fourniture d'armes antiaériennes lourdes aux séparatistes ukrainiens qui ont abattu l'avion.

Toutefois, l'équipe a ajouté qu'elle ne disposait pas de suffisamment de preuves pour poursuivre le président Russe ou d'autres suspects et a suspendu son enquête, qui dure depuis huit ans et demi.

Bien que l'enquête active sur l'explosion du Boeing 777 ait été interrompue en février, "notre porte reste ouverte aux témoins russes de l'intérieur. Notre équipe reste engagée dans l'enquête sur le vol MH17", indique la déclaration de l'équipe.

Partager cet articleDiscussion

À découvrir également

Kyiv affirme avoir abattu vendredi trois chasseurs-bombardiers russes

Afrique du Sud contre Israël : les enjeux de la plainte pour "génocide" déposée devant la CIJ

Cour internationale de justice : Moscou accuse Kyiv "d'abus de procédure"