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La Commission européenne veut abaisser la protection du loup, le WWF crie au «scandale»

La Commission européenne propose de passer le loup au statut de simple protection afin d’éliminer plus facilement les loups considérés comme «étant en trop grand nombre». Colère des écologistes

Des louveteaux dans la région des Abruzzes, janvier 2016. — © Biosphoto / Fabien Bruggmann
Des louveteaux dans la région des Abruzzes, janvier 2016. — © Biosphoto / Fabien Bruggmann

La Commission européenne a annoncé mercredi vouloir abaisser le niveau de protection dont bénéficient les loups dans l’UE. Elle juge que leur «trop grand nombre» représente désormais un danger, notamment pour le bétail. Le WWF dénonce une proposition scandaleuse».

En vertu de la directive européenne «Habitats» de 1992, la plupart des populations de loups en Europe bénéficient d’une «protection stricte», assortie de possibilités de dérogations.

La Commission propose de passer au statut de simple protection, plus souple et permettant d’éliminer plus facilement les loups considérés comme «étant en trop grand nombre» dans certaines régions.

Cette proposition, réclamée par les éleveurs dans plusieurs pays, doit encore être approuvée par les Etats membres de l’UE.

Le feuilleton en Suisse: Recours de l’Office fédéral de l’environnement pour rouvrir la chasse aux loups

Un «danger» dû à la concentration de meutes

«Le retour des loups est une bonne nouvelle pour la biodiversité en Europe. Mais la concentration de meutes de loups dans certaines régions européennes est devenue un réel danger, particulièrement pour le bétail», a soutenu la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen dans un communiqué.

Pour la Commission, le retour du loup dans des régions de l’UE d’où il était absent depuis longtemps entraîne de plus en plus de conflits avec les communautés locales d’agriculteurs et de chasseurs. Le nombre des loups dans l’Union européenne a «significativement» augmenté au cours des 20 dernières années, assuret-elle.

Il y en aurait maintenant plus de 20 000 dans 23 pays de l’UE et ces meutes grandissent et occupent des territoires de plus en plus grands, affirme-t-elle, se fondant sur des données collectées à sa demande dans les Etats membres.

Un «scandale», rugit le WWF

Pour le WWF, une des principales ONG de défense de la nature, il s’agit d’une proposition «scandaleuse» qui n’a «aucune justification scientifique». Ursula von der Leyen «sacrifie délibérément des décennies de travail en faveur de la protection de la nature pour son propre intérêt politique», a dénoncé l’une de ses responsables, Sabien Leemans.

La question du nombre des loups présents dans différents pays d’Europe est au cœur de vifs débats – et d’une véritable bataille de chiffres – entre éleveurs et associations de protection de l’environnement.

Ursula von der Leyen a elle-même eu une mauvaise expérience avec le loup: en septembre 2022, l’un d’eux s’est introduit dans un enclos de la propriété de sa famille, dans le nord de l’Allemagne, et a tué son vieux poney, Dolly.