Une supportrice du LOSC porte plainte pour agression sexuelle après une fouille au Havre

«Si un jour je dois retourner voir un match au Havre, j’aurai sans doute une appréhension». Et c’est un euphémisme : Valentine*, supportrice du LOSC de 23 ans, a en effet déposé plainte mercredi pour agression sexuelle. La scène s’est déroulée le 1er octobre dernier, lors d’un déplacement des Lillois sur la pelouse du stade Océane (victoire 0-2). La cause ? Une fouille qu’elle qualifie «d’abusive» de la part d’une stadière.

Les Lensoises sont 12 à avoir porté plainte à cause de ces fouilles

Le temps est beau pour ce début d’automne, Valentine s’avance vers la fouille « en legging et t-shirt du LOSC ». « J’avais ma banane, que je décale pour que la stadière puisse me palper entre les seins et vérifier sur les côtés et derrière. Mais elle a pris ma poitrine entre ses mains, et n’a même pas fouillé mon sac. Une fois entrée, j’ai croisé une amie qui me demande comment j’ai trouvé la fouille. J’ai répondu que même mon mec ne se permettait pas de me toucher comme ça. Elle aussi trouvait que la fouille était abusive », raconte la Nordiste, étudiante en politique sociale.

Le même genre de scène a été dénoncée début novembre par des supportrices du Racing Club de Lens, comme l’avait révélé La Voix du Nord. Elles assurent qu’elles sont désormais 12 à avoir porté plainte après des fouilles que certaines ont comparé à des « attouchements ». Contacté, le procureur de la République du Havre indique jeudi que l’enquête est désormais «clôturée» et qu’elle porte sur un total de sept plaintes, «de supportrices lensoises uniquement». «Le dossier sera transmis au parquet très prochainement pour appréciation», ajoute-t-il.

« Jamais aucune femme n’a osé me palper comme ça »

La stadière qui officiait lors du match de Lille ne serait toutefois pas la même que lors de la rencontre contre Lens, selon des photos prises par des supportrices des Dogues. «Est-ce que ce sont des consignes ? On aimerait vraiment comprendre pourquoi on a subi ça. J’ai déjà eu la fouille avec des CRS ou la fouille canine, et jamais aucune femme n’a osé me palper comme ça», assure Valentine. Elle a également posté un appel à témoins sur les réseaux sociaux, et trois autres supportrices nordistes pourraient elles aussi porter plainte, comme l’a déjà fait une fan de Brest, selon L’Equipe.

Ironie de l’histoire : Valentine, fervente supportrice des Dogues, fait désormais partie du groupe WhatsApp où les Lensoises échangent sur le dossier. « Il n’y a pas de rivalité, c’est girl power, on est là pour se soutenir. Je n’accepte pas que quand on veut passer un bon moment en allant supporter son équipe en déplacement, des stadières se permettent des fouilles abusives, intensives, où elles touchent les parties intimes des femmes », dit-elle.

* Le prénom a été changé