L’avertissement des autorités sud-africaines est net : les Sud-Africains qui souhaitent rejoindre les forces de défense israéliennes (IDF) seront poursuivis pour avoir enfreint la loi.

Selon le site d’information sud-africain EWN, l’avertissement est venu du Département des relations et de la coopération internationales (Dirco), qui a reçu des informations selon lesquelles des citoyens sud-africains se sont joints à l’armée israélienne pour la guerre à Gaza.

Tout citoyen sud-africain souhaitant rejoindre l’armée israélienne doit auparavant obtenir l’autorisation nécessaire d’un comité ministériel. Pretoria souhaite ainsi prévenir l’hypothèse, pour ces citoyens, d’une “complicité involontaire dans des crimes internationaux ou des violations du droit sud-africain”.

Plus encore, précise de son côté The New Arab, qui cite en cela les déclarations officielles sud-africaines, les citoyens naturalisés pourraient même être déchus de leur citoyenneté en cas de contravention à ces recommandations.

Le débat n’est pas nouveau dans le pays d’Afrique australe. Après le 7 octobre, les autorités sud-africaines ont multiplié les avertissements contre tout désir pour ses citoyens d’aller combattre auprès de l’armée israélienne.

Un “cauchemar diplomatique”

Ainsi, en novembre dernier, indiquait alors Times Live, la ministre de la Sécurité d’État, Khumbudzo Ntshavheni, estimait que les Sud-Africains participant à la guerre au Moyen-Orient constituaient “une menace” pour les intérêts du pays et seraient poursuivis en justice. Elle répondait à une question parlementaire sur le sujet.

Selon elle, cette participation contrevient à la loi sud-africaine sur l’interdiction des activités mercenaires et la réglementation de certaines activités dans les pays en conflit armé. Cette loi réglemente notamment l’enrôlement de citoyens ou de résidents permanents dans d’autres forces armées.

Qualifiée de “cauchemar diplomatique” par la responsable, cette participation de citoyens sud-africains au conflit au Moyen-Orient est surveillée par les autorités du pays, qui ont indiqué être prêtes à fournir l’identité des Sud-Africains actifs dans la guerre, à la fois à l’Autorité nationale des poursuites (NPA) et au ministère de la Défense.

Quelque 50 000 Sud-Africains sont juifs

Les avertissements officiels sud-africains font réagir en Israël. Yediot Ahoronot, sur son site en anglais, note ainsi que si la loi en Afrique du Sud, comme dans d’autres pays, n’autorise pas ses ressortissants à servir dans les armées étrangères, il y a cependant eu des cas de citoyens sud-africains ayant servi dans les armées britannique, américaine et israélienne, entre autres.

“La loi n’a jamais été appliquée, et aucune action en justice n’a été engagée jusqu’à présent contre un citoyen ayant servi dans l’armée israélienne ou dans une autre armée étrangère”, affirme le site d’information israélien, qui rappelle le soutien marqué de l’Afrique du Sud à la cause palestinienne.

Néanmoins, poursuit-il, ces déclarations et avertissements sud-africains marquent “une évolution grave et inquiétante”, compte tenu des milliers de ressortissants sud-africains vivant en Israël.

Selon les chiffres de Tabletmag, magazine qui a son siège à New York, on estime que 50 000 Sud-Africains sont juifs. Dans les années 1970, poursuit le magazine d’actualité de la vie juive, ce chiffre était de 120 000. La communauté juive sud-africaine est la première d’Afrique et la 12e diaspora juive du monde.