Israël est prêt à laisser des navires apporter de l’aide humanitaire à Gaza

Compte tenu des centaines de milliers de civils palestiniens déplacés, cette idée pourrait également contribuer à la mise en œuvre de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies du 22 décembre, qui appelle à l’élargissement des mécanismes d’aide humanitaire. [EPA-EFE/KHALED ELFIQI]

Israël est prêt à laisser des navires acheminer « immédiatement » de l’aide jusqu’à la bande de Gaza, ravagée par la guerre, dans le cadre d’un projet de corridor maritime qui partirait de Chypre, a annoncé le ministre israélien des Affaires étrangères dimanche (31 décembre), citant quatre pays européens comme participants potentiels.

Dans le cadre de cet arrangement, qui a été proposé par Nicosie en novembre, les marchandises seraient soumises à une inspection de sécurité dans le port chypriote de Larnaca avant d’être acheminées par ferry jusqu’à la côte de Gaza, située à 370 km, plutôt que de passer par l’Égypte voisine ou par Israël.

Si ce projet venait à se concrétiser, il marquera le premier assouplissement du blocus naval imposé par Israël à Gaza en 2007, après que les militants islamistes du Hamas ont pris le contrôle de l’enclave palestinienne.

Compte tenu des centaines de milliers de civils palestiniens déplacés depuis le début de la guerre menée par Israël en représailles à l’incursion et la vague d’enlèvements perpétrés par des combattants du Hamas le 7 octobre dernier, cette idée pourrait également contribuer à la mise en œuvre de la résolution du Conseil de sécurité des Nations unies du 22 décembre, qui appelle à l’élargissement des mécanismes d’aide humanitaire.

« Cela peut commencer immédiatement », a déclaré le ministre des Affaires étrangères Eli Cohen à la station de radio 103 FM de Tel-Aviv.

Il a indiqué que le Royaume-Uni, la France, la Grèce et les Pays-Bas figuraient parmi les pays disposant de navires capables de débarquer directement sur les côtes de Gaza, qui ne dispose pas d’un port en eau profonde. Il a semblé suggérer qu’il attendait d’eux qu’ils le fassent plutôt que de décharger l’aide en Israël.

« Ils nous ont demandé que l’équipement passe par [le port israélien d’]Ashdod. La réponse est non. Il ne passera pas par Ashdod. Il ne passera pas par Israël. Nous voulons un désengagement, avec un contrôle de sécurité. C’est l’objectif de ce processus », a expliqué M. Cohen.

Il n’y a pas eu de réaction immédiate de Londres, Paris, Athènes ou Amsterdam à ce sujet.

Le Royaume-Uni et la Grèce ont déjà exprimé leur soutien à l’initiative chypriote, Londres proposant de fournir des navires pouvant s’approcher de la côte de Gaza, a confié un haut fonctionnaire chypriote à Reuters.

Le Premier ministre grec Kyriákos Mitsotákis a également soutenu le plan chypriote, qui impliquerait la participation d’agents de sécurité israéliens aux inspections de Larnaca.

« Pour l’instant, il y a un blocus maritime, et si un tel navire [d’aide] vient de Larnaca, ce sera avec notre approbation », a indiqué M. Cohen. « Il s’agira bien sûr d’un couloir sécurisé, car nous n’avons pas l’intention de mettre en danger un navire britannique ou français qui viendrait en coordination avec nous. »

Plusieurs pays donateurs européens et arabes ont envoyé de l’aide à Gaza via la ville côtière égyptienne voisine d’Al Arish. Israël a participé au contrôle de ces expéditions, ce qui, selon certaines agences d’aide humanitaire, crée des retards dans l’acheminement de l’aide.

Le Caire surveille le trafic à sa frontière avec Gaza et a exclu toute entrée de réfugiés palestiniens. Samedi (30 décembre), Israël a également indiqué qu’il prendrait le contrôle de la zone frontalière entre Gaza et l’Égypte dans le cadre de ses efforts de démilitarisation de l’enclave.

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